La coordination pour gérer les flux migratoires patine toujours sur le vieux continent. La Grèce, considérée comme une des portes d'entrée pour les réfugiés, est depuis quelques semaines accusée par ses partenaires européens de ne pas faire assez d'efforts pour limiter l'immigration clandestine.
Le 23 janvier, la ministre autrichienne de l'Intérieur, Johanna Mikl-Leitner, a même menacé le pays d'une exclusion provisoire de l'espace Schengen s'il ne procédait pas à un renforcement des contrôles aux frontières. Selon elle, lorsqu'un Etat (de l'espace) Schengen ne remplit pas durablement ses obligations et n'accepte l'aide qu'à reculons, alors il n'y a aucune interdiction d'y réfléchir. Hypothèse que la présidence du Conseil de l'Union européenne avait écarté en décembre dernier. Cette sortie médiatique a particulièrement irrité Athènes. «La Grèce garde ses frontières et les frontières européennes. Ce qu'elle ne peut pas faire et ne fera pas, c'est couler des barques et noyer des femmes et enfants car les lois européennes et internationales et les valeurs de notre civilisation l'interdisent», a répondu le ministre adjoint aux Affaires européennes, Nikos Xidakis, dans un communiqué. «Athènes est ainsi au diapason des pays qui soutiennent les réfugiés, comme l'Allemagne, l'Autriche ou la Suède», a-t-il en outre ajouté.
Selon l’OIM (Office international des migrations), la Grèce a enregistré l'arrivée par la mer de 31 244 personnes depuis le début de l'année, un chiffre 20 fois plus élevé qu’en 2015 sur la même période. En proie à une profonde crise économique, le pays a accueilli en 2014 plus de 850 000 migrants.