La résolution est passée au Parlement danois jeudi, ordonnant au gouvernement de dresser un plan pour construire des camps financés par l’Etat hors des villes à partir de mars, selon Reuters. Cette initiative intervient alors que les législateurs finalisent la loi visant à confisquer l’argent et les biens des réfugiés d’une valeur combinée supérieure à 1 320 euros.
Pour l’instant la majorité des familles de réfugiés habitent dans les villes, mais un certain nombre de camps de tentes a été érigé pour les migrants célibataires masculins.
Les migrants vivant déjà dans de tels camps ont exprimé l’inquiétude que cette nouvelle proposition, visant à soulager la pression migratoire dans les villes qui manquent de capacités d’accueil, pourrait finalement créer des ghettos.
«Nous venons de terres ou règne la mort et la destruction. Lors de notre voyage vers l’Europe, nous avons enterré nos amis dans le sable du Sahara et les avons regardé se noyer en Méditerranée. Nous ne voulons que la paix, une vie tranquille, et faire partie des Danois», a indiqué Abrahim Tekle, âgé de 28 ans, d’origine érythréenne au quotidien Ekstra Bladet.
«Nous isoler dans des villages de réfugiés sans contact normal avec les Danois, dans e mauvaises conditions pour apprendre le danois et obtenir un travail, cela aura des conséquences considérables», a confié son ami Fitwi.
Le Danemark muscle sa politique d’accueil
Dans le même temps, le Danemark continue de discuter la proposition de soustraire l’argent et les objets des réfugiés dont la valeur dépasse 1 320 euros, avec l’exception d’objets de «valeur sentimentale», tels que les alliances. Jeudi, les députés danois ont présenté en dernière lecture le projet de loi sans faire aucun amendement. L’approbation de la loi est prévue pour le 26 janvier.
«La communauté internationale doit rappeler le Danemark alors que ce pays dévie dangereusement de son chemin. Le Danemark était un des premiers champions de la Convention relative aux réfugiés, mais son gouvernement créé dorénavant des obstacles au bien-être et à la sécurité des familles de réfugiés», a expliqué à Reuters Gauri van Gulik, directeur-adjoint du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.
De plus, le Danemark s’apprête à faire attendre les réfugiés plus longtemps avant qu’ils ne soient capables de réunir leur famille laissée dans les pays déchirés par la guerre, en faisant augmentant la période d’attente d’un à trois ans.
Certains lieux nocturnes danois ont introduit «des contrôles de langue», exigeant des visiteurs de prouver qu’ils peuvent parler le danois, l’allemand ou l’anglais avant de pouvoir entrer, après des plaintes de harcèlement de la part de certaines femmes.
Suite à la controverse créé par les dernières décisions des députes danois, le Parlement européen a demandé que Copenhague explique les «réformes» en attente, devant la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE).