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Espagne : le parti Podemos propose de former un gouvernement avec les socialistes

Le chef du parti de gauche radicale Podemos Pablo Iglesias a proposé vendredi de former un gouvernement avec le parti socialiste, rapprochant la gauche du pouvoir en Espagne après les élections du 20 décembre.

Pablo Iglesias a annoncé dans une conférence de presse avoir fait part au roi Felipe «de notre volonté de former un gouvernement avec le Parti socialiste et Izquierda unida (Gauche unie, écolo-communistes)». Il a ajouté qu'il briguait la vice-présidence du gouvernement. 

Les élections législatives du 20 décembre en Espagne ont laissé un Parlement fragmenté, le Parti Populaire au pouvoir depuis 2011 n'obtenant que 28,7% des suffrages.

Avec 119 sièges au Congrès il peine donc à former un gouvernement, d'autant que face à lui s'alignent le Parti socialiste (22% des voix et 89 sièges) et Podemos et ses alliés (20,6%, 65 députés), ainsi qu'Izquierda Unida (deux députés). 

Podemos ne peut en effet pour l'instant pas compter sur les centristes de Ciudadanos, qui privilégient l'abstention. Pablo Iglesias a fixé comme condition la présence au gouvernement de son parti mais aussi d'Izquierda unida.

Il a aussi souhaité pour Podemos des «responsabilités de gouvernement centrales et fondamentales» et l'adoption dans les cent premiers jours de mesures d'urgence sociale notamment pour freiner les expulsions de logements de particuliers surendettés et prendre en charge les très nombreux chômeurs en fin de droits.

Parmi ses revendications figurent également des mesures de justice sociale et de lutte contre la corruption, ainsi qu'une réforme de la justice et du système électoral.

Iglesias a précisé que s'il était au gouvernement, l'Espagne honorerait sa dette, mais qu'il faudrait «réduire le déficit à un rythme plus lent», et renoncer à la politique d'austérité, estimant que l'administration allemande avait trop de poids en Europe.

Il a par ailleurs annoncé que le nouveau gouvernement devra reconnaître que l'Espagne est un Etat formé par plusieurs pays, dont la Catalogne, où le gouvernement régional veut rompre avec Madrid. 

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