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Des dirigeants de l'UE craignent que le «rêve européen» ne se transforme en «cauchemar» en 2016

Crise des réfugiés, austérité, montée des nationalismes... Autant de sujets sur lesquels l'Union Européenne ne s'est pas montrée à la hauteur, et qui pourrait même causer son «effondrement», estiment certains dirigeants européens.

Pour le chef de gouvernement italien, «nous savons tous que l’orthodoxie politique et culturelle qui a monopolisé les débats sur la gouvernance européenne ne fonctionne pas. Ou du moins ne fonctionne plus de la façon qu’elle a pu le faire». En effet, Matteo Renzi estime que «la fixation de l’Union Européenne sur l’austérité détruit la croissance».

S’il «croit toujours dans le rêve européen», il n’accepte pas «la façon dont celui-ci est transformé en cauchemar par les populistes». Pour lui, l’Europe «a besoin de changer de rythme», pour ne plus seulement avoir la vision de «l’Europe des pères fondateurs» mais celle «de leurs enfants».

Pour Matteo Renzi, de plus en plus de pays européens dénoncent les problèmes de gestion de la crise des migrants : «l’accord de Dublin, qui impose que les réfugiés demandent l’asile dans le pays dans lequel ils arrivent doit être changé urgemment si nous voulons sauver le projet européen».

S’exprimant lors du forum de Davos, le Premier ministre français a lui aussi confié ses craintes pour l’Union Européenne. Pour Manuel Valls, les difficultés que l’UE traverse représentent un «défi» à relever au risque de voir l’UE «se briser en très peu de temps». Comme solutions, le Premier ministre a préconisé «plus d’Europe et pas moins d’Europe».

Le président Andrzej Duda s'est lui préoccupé des possibles conséquences d'une sortie du Royaume-Uni de l'UE, affirmant que cela pourrait «mener à une grande crise et même à un effondrement».

Pour Jean-Claude Juncker, le président de la Commission Européenne, pour qui «des risques importants», et notamment de «crédibilité» pèsent sur l'espace Schengen. «Des risques de survie, pourrait-on dire», a-t-il fait remarquer. M. Juncker a exposé ses craintes : «aujourd'hui, on introduit des contrôles aux frontières, demain on va croire que la valeur économique de ce geste est considérable et après-demain on va se demander à quoi bon avoir une monnaie unique si la liberté de se déplacer et un marché intérieur n'existent plus».

Donald Tusk, président du Conseil européen, a lui déclaré à Reuters que l'UE n'aurait «pas plus de deux mois» pour maîtriser la crise migratoire au risque de s'exposer à «l'échec du projet politique européen».
 
Même pour le richissime financier George Soros, «il y a de quoi être nerveux». Dans une interview donnée au New York Review of Books, la crise migratoire précipite l’Union Européenne «au bord de l’effondrement», et estime qu’elle nécessite aujourd’hui d’être «fortement d’être restaurée».

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