«Nous devons ouvertement appeler à la mise en oeuvre d'un Etat kurde qui séparerait l'Iran de la Turquie et qui ne serait pas une menace pour Israël» affirmait mardi Ayelet Shaked, citée par le Times of Israel. Si le soutien d'Israël envers les Kurdes n'est pas nouveau, le contexte dans lequel s'inscrivent les propos de la ministre n'est pas neutre.
Depuis l'été dernier, le président turc Recep Erdogan a lancé une offensive contre les indépendantistes, faisant du sud-est de la Turquie le théâtre d'intenses combats entre les forces armées et le PKK. Fort des succès de ses combattants sur les terrains syrien et irakien, le PKK est plus que jamais déterminé à obtenir une certaine autonomie.
Selon le site de l'Opinion, les séparatistes et le pouvoir avaient entamé des pourparlers pour poursuivre un processus de paix à la fin 2012. Mais les événements de cet été ont mis fin à la trêve. Depuis, les autorités turques ont procédé à des centaines d’arrestations parmi les militants de la cause kurde et Erdogan, qui disait que la solution militaire n’était pas une solution, affirme aujourd’hui qu’il faut les éradiquer.
Ayelet Shaked, qu'Erdogan avait comparé à Hitler, pourrait avec ses déclarations attirer de nouveau les foudres d'Ankara sur Israël, en se mêlant de sa politique intérieure.
Ce ne serait pas la première fois : en 2010, l'interception d'une flotille pour Gaza par des commandos israéliens avait provoqué la mort de dix Turcs et causé une grave crise diplomatique entre Israël et la Turquie.