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Après Cologne, les migrants algériens et marocains bientôt placés dans les centres d'expulsion ?

Cette proposition a été faite dans le cadre d’une forte augmentation des arrivées en provenance d’Algérie et du Maroc et du scandale des agressions sexuelles du Nouvel An, perpétrées par des individus «d’origine arabe et nord-africaine».

Le journal Welt am Sonntag a rapporté que la chancelière Angela Merkel et le leader de l’Etat de Bavière, Horst Seehofer, s'étaient mis d’accord sur le fait que les demandeurs d’asiles algériens et marocains ne seraient plus placés dans les centres de réfugiés du pays.

A la place, ils seraient logés dans des structures destinées à héberger les individus soumis aux expulsions administratives jusqu’à ce que leur demande ne soit étudiée. Cette procédure est déjà appliquée aux demandeurs venant des Balkans qui ne sont pas susceptibles de se voir accorder l’asile.

L’Allemagne souhaite libérer des ressources afin d’aider les personnes fuyant les pays en guerre comme la Syrie, représentant à peu près 40% des 1,1 millions de migrants arrivés l’année dernière. L’Albanie, la Bosnie, le Kosovo, la Macédoine, le Monténégro et la Serbie ont été déclarés par l’Allemagne comme des pays ne comportant pas de risques, ce qui signifie que les citoyens venant de ces Etats ont très peu de chances de se voir accorder le statut de réfugié. Berlin souhaite ajouter l’Algérie et le Maroc à cette liste.

Le nombre de demandeurs d’asile algériens arrivant en Allemagne s’élevait à 2 296 en décembre, alors qu’ils n'étaient encore que 847 en juin, alors que sur la même période, le nombre de marocains est passé de 368 à 2 896, a affirmé le ministère de l’Intérieur.

«Il serait bon de placer dans des centres de rapatriement les migrants d’Afrique du Nord qui n’ont aucune chance de rester», a déclaré Thomas Kreuzer, membre de l’Union Sociale Chrétienne (Seehofer), au Welt am Sonntag.

Seehofer est le groupe d’opposition le plus actif contre la politique libérale d’accueil des réfugiés au sein du bloc conservateur, il demande notamment à ce qu'un nombre maximal de demandeurs d'asile autorisés à entrer en Allemagne soit mis en place. Mais Angela Merkel n’a pas donné suite à cette demande, la qualifiant d’inconstitutionnelle et arguant qu’il était impossible de la mettre en place.

Mais la pression sur la chancelière s'accroît, notamment depuis les événements de Cologne, à la suite desquels 670 plaintes ont été déposées, dont 330 concernaient des violences à caractère sexuel.

A Düsseldorf, située à environ 50 kilomètres de Cologne, la police a affirmé avoir placé en détention quarante hommes originaires d’Afrique du Nord à la suite d'une descente dans un quartier peuplé de nombreux maghrébins. Ils sont quasiment tous suspectés de résider illégalement en Allemagne et connus pour leurs activités de pickpockets et de trafiquants de drogue. Le chef de l’opération de Düsseldorf, Frank Kubicki, a déclaré qu’elle avait été planifiée avant la soirée du Nouvel An. «En même temps, nous espérons trouver des éléments pouvant aider l’enquête» de Cologne, a-t-il ajouté.

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