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Nouvelles descentes de police dans une Allemagne en proie aux tensions politiques

Pendant que la police de Düsseldorf effectue des descentes dans le quartier Maghreb, le camp politique d'Angela Merkel la menace d'actions en justice tandis que le ministre des Finances veut une taxe sur le carburant pour gérer l'accueil des migrants

Samedi après-midi, la police allemande a effectué une opération de grande envergure dans le quartier de Düsseldorf surnommé Maghreb où réside majoritairement une population en provenance d'Afrique du Nord, mais qui est aussi réputé pour être gangrené par plusieurs groupes criminels provenant de la même région. 

Aux alentours de 17h30, quelques 300 policiers ont été déployés dans le quartier, selon un communiqué de la police de Rhénanie-Westphalie. L'opération a eu lieu dans plusieurs établissements tels que des restaurants autour de la gare.

Selon les autorités, les personnes visées par cette importante descente ont été identifiées dans de nombreux vols de sacs, de bagages et de vols à l'arrachée.

Angela Merkel de plus en plus critiquée pour sa politique

Ces opérations de police interviennent dans un contexte politique particulièrement tendu en Allemagne où le camp de la chancelière Merkel se montre de plus en plus hostile aux mesures de celle-ci sur le plan migratoire.

Ainsi, le Premier ministre de Bavière Horst Seehofer, qui est pourtant un allié de premier plan de la chancelière, a menacé de prendre contre cette dernière des mesures judiciaires si elle ne mettait pas fin à sa politique de la porte ouverte et que le nombre de migrants arrivant sur le territoire allemand n'était pas drastiquement réduit. 

Horst Seehofer a annoncé qu'il enverrait une demande écrite au gouvernement fédéral dans les deux prochaines semaines pour «restaurer les frontières de la nation dans des conditions ordonnées», alors que plus d'un million de réfugiés sont déjà arrivés en Allemagne au cours de la seule année 2015.

«Si elle ne suit pas, le gouvernement de l'Etat aura pas d'autre choix que de déposer une plainte à la Cour constitutionnelle fédérale», a déclaré Seehofer au Spiegel samedi.

Le Premier ministre bavarois a déjà publié une série d'ultimatums à Angela Merkel ces derniers mois, la pressant de prendre des mesures immédiates pour limiter l'afflux de migrants, tandis que la popularité de la chancelière a fortement diminué depuis les incidents et agressions sexuelles survenues à Cologne la nuit du Nouvel An et perpétrées majoritairement par des demandeurs d'asile et des immigrés illégaux.

Le ministre des Finances de Bavière, Markus Soeder, a lui, déclaré au Spiegel que la politique d'asile pratiquée par Angela Merkel de Mme Merkel «n'a pas été légitimée démocratiquement» et qu'un nouveau vote sur la question devait être organisé au Parlement.

Le dirigeant du SPD, Sigmar Gabriel, a rejoint les critiques samedi. «Nous devons mettre fin au chaos en mettant en pratique une immigration ordonnée», a-t-il dit à plusieurs journaux régionaux.

«Les contrôles aux frontières devaient être améliorés et les quotas de réfugiés introduites pour contrôler le nombre de personnes qui entrent sur le sol allemand», a-t-il ajouté.

Angela Merkel a promis de «réduire sensiblement» les arrivées de migrants en 2016, mais a refusé d'introduire un plafond, disant que ce serait impossible à appliquer sans fermer les frontières allemandes.

Le ministre des Finances d'Allemagne Wolfgang Schäuble a défendu la chancelière en disant que le problème devait être résolu aux frontières extérieures de l'Europe. Mais il a néanmoins ajouté : «Le temps pour accomplir ce processus est limité et en Europe, les choses vont bien trop lentement».

Vers une taxe sur le carburant pour financer l'afflux migratoire

Wolfgang Schäuble a également proposé une taxe spéciale sur l'essence dans les Etats de l'UE pour financer les coûts liés aux réfugiés et le renforcement des frontières extérieures.

«Le problème doit être résolu au niveau européen, sinon il n'y aura pas que l'Allemagne qui en subira les conséquences, mais également les autres pays européens voisins, comme les Balkans et la Grèce», a-t-il déclaré.

En tant que membre éminent du parti conservateur (CDU) dirigé par la chancelière, Wolfgang Schäuble a ajouté qu'il soutenait pleinement les efforts de cette dernière à résoudre les défis posés par la crise des migrants.

Cependant, la leader adjoint du parti Julia Klöckner a rapidement rejeté sa proposition rappelant que les recettes fiscales en Allemagne étaient suffisantes et produisaient un excédent budgétaire.

L'Allemagne a enregistré un excédent budgétaire plus important que prévu de 12.1 milliards d'euros en 2015 et compte utiliser cette somme pour le logement et l'intégration des réfugiés.

«Nous, les sociaux-démocrates, nous voulons une société allemande soudée plutôt que divisée par une nouvelle arrivée massive de réfugiés, comme le prévoient les mesures proposées par Schaüble», a annoncé à Reuters le membre du SPD et ministre de l'Intérieur du Schleswig-Holstein.