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L'accueil de réfugiés ne fait que retarder le recul démographique inéluctable de l'Allemagne

De récentes statistiques montrent que la population allemande continue de croître malgré des tendances à long terme pointant un déclin, ainsi qu'un besoin pour de hauts niveaux d’immigration.

Quatre années consécutives d’arrivées importantes d’immigrants ont fait sortir le pays de son déficit de natalité, amenant la population du pays au niveau de 2009 avec 82 millions d’habitants, contre 81,3 en 2014 et 80,2 en 2011. La croissance a été particulièrement concentrée parmi les personnes en âge de travailler. Le nombre de gens ayant un emploi s’élevait à 43 millions en 2015, selon les données communiquées par Destatis, l’institut allemand des statistiques. Pendant ce temps, le nombre de chômeurs est passé sous la barre des deux millions, pour la première fois depuis la chute du mur de Berlin.

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Ces douze derniers mois la force active de travail (le nombre total de gens ayant un travail, ou étant au chômage) est remontée à 44,9 millions, entraînée par un nombre plus important de locaux sur le marché du travail, et l’immigration de travailleurs étrangers. Le nombre d’immigrants dépassait les 300 000 chaque année depuis 2011, pour atteindre 676 730 en 2014, selon les données du bureau fédéral allemand pour les migrations et réfugiés.


La tendance est appelée à se poursuivre, au moins à court terme. Le solde migratoire net pour les six premiers mois de 2015 était de 435 366, soit une hausse de 53,7% comparé aux six premiers mois de 2014. Mais les perspectives à long terme prévoient toujours un déclin de la population à 73,1 millions pour 2060, à cause d’un déficit de naissance grandissant qui ne serait pas compensé par l’arrivée de 200 à 300 000 immigrants annuels. Ces prévisions restent néamoins complexes car elles dépendent de facteurs comme les futurs niveaux d’immigration (qui ont dépassé ces quatre dernières années toutes les prévisions), l’âge des migrants et le taux de natalité, qui dans le cas de l’Allemagne, change rapidement.

L’année dernière, le pays a enregistré l’arrivée d’un million de demandeurs d’asile, dont la quasi-totalité avait moins de 65 ans et était en âge de travailler.

Néanmoins, la restriction du nombre d’arrivants reste un point de débat en Allemagne, malgré le soutien de la politique d’Angela Merkel par les entreprises et une partie de la société civile. Son parti politique, la CDU, est aussi derrière elle concernant l’accueil des réfugiés. Seuls deux des 1 001 délégués ont voté contre sa décision de ne pas mettre de plafond au nombre de migrants.

Dans son intervention du nouvel an, la chancelière a demandé aux Allemands de voir l’arrivée des réfugiés comme une opportunité.

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