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Pour Bernie Sanders, il est temps que les Etats-Unis aient «des relations chaleureuses» avec l'Iran

Lors d'un débat controversé entre candidats démocrates à l'investiture pour l’élection présidentielle, Bernie Sanders a déclaré que la normalisation des relations avec la République islamique devait être atteinte «comme cela a été fait avec Cuba».

«Je pense que ce que nous devons faire, c'est agir aussi énergiquement que nous pouvons pour normaliser nos relations avec l’Iran», a déclaré le sénateur Bernie Sanders durant un débat avec ses rivaux, Hillary Clinton et Martin O’Malley, en Caroline du Sud.

Les modérateurs du débat sur NBC ont posé des questions portant sur la politique étrangère concernant la levée des sanctions, sur le programme nucléaire de l’Iran après l’accord conclu avec le groupe de 5+1 en juillet dernier. Le 16 janvier, les inspecteurs des Nations unies ont certifié que l’Iran ne cherchait pas à se doter de l’arme nucléaire, entraînant la levée de certaines sanctions par les Etats-Unis et par l’Union européenne.


L’appel de Bernie Sanders à normaliser les relations avec l’Iran va plus loin que l’agenda politique de Barack Obama, qui souhaite neutraliser la menace nucléaire iranienne tout en poursuivant ses efforts pour contrer l’influence de l’Iran dans la région en usant de nouvelles sanctions et de pressions diplomatiques.

«Tout en comprenant le fait que nous désapprouvions de nombreux points de l’attitude de l’Iran, leur soutien au terrorisme, la rhétorique anti-américaine qui émane de leurs élites n’est pas quelque chose qui est acceptable», a affirmé le candidat démocrate. «De l’autre côté, nous avons réussi à conclure un accord, chose que j’ai fermement soutenue, qui empêche l’Iran de se doter de l’arme nucléaire et nous l'avons fait sans mener de guerre», a-t-il précisé.

Bernie Sanders a indiqué espérer que cette relation devienne plus positive, mais le fait de ne pas échanger d’ambassadeurs pourrait saper cette perspective. «Je pense que le but à atteindre doit être celui que nous avons obtenu avec Cuba, celui d’avoir des relations chaleureuses avec un pays très puissant et important de ce monde», a-t-il déclaré.

Hillary Clinton, l’ex-secrétaire d’Etat qui a participé à la conception de l’accord, s’est réjouie de son succès. Mais comme Barack Obama, elle a affirmé voir l’Iran comme un rival ne méritant pas que ses relations avec les Etats-Unis se normalisent. «Je pense que nous devons toujours les surveiller avec précaution», a-t-elle déclaré. «Nous avons eu un bon jour en trente-six ans et je pense que nous avons besoin de davantage de bons jours avant de nous hâter à initier toute forme de normalisation. Et nous avons besoin d’être sûrs qu’ils vont vraiment respecter l’accord. Après, nous devons être sur leur dos concernant leur mauvaise attitude dans la région, qui cause d’énormes problèmes en Syrie, au Yémen, en Irak et ailleurs», a déclaré l'ex-secrétaire d'Etat.

Si Hillary Clinton est toujours favorite dans la course à la présidentielle chez les Démocrates, de récents sondages attestent de la remontée des intentions de vote en faveur de Bernie Sanders, en Iowa et dans le New Hampshire à quelques semaines du scrutin dans ces Etats.

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