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Le maire d’Ankara demande à l’ambassadeur américain de quitter le pays

Melih Gökçek, maire d'Ankara et membre du parti au pouvoir, a appelé via son compte Twitter l'ambassadeur américain en poste en Turquie John Bass, à quitter le pays après ses déclarations sur l’arrestation des intellectuels turcs.

Suite à l’arrestation par la Turquie de 12 personnalités pour avoir critiqué les opérations militaire du gouvernement contre les militants kurdes, l’ambassadeur John Bass a partagé ses craintes autour de cette décision.

«[…] Nous sommes préoccupés par cette pression exerçant un effet néfaste sur le discours politique à travers la société turque vu les sources et solutions de la violence en cours», lit-on sur la page Twitter de l’ambassade américain en Turquie.

John Bass a également insisté que partager son point de vue tel qu’il est, controversé ou impopulaire, est impératif dans les sociétés démocratiques. «Exprimer son inquiétude sur les violences ne signifie pas soutenir le terrorisme. Critiquer le gouvernement n'est pas une trahison», a poursuivi l’ambassadeur.

Cependant, la déclaration de John Bass n’a pas plu au maire de la capitale turque Melih Gökçek, membre du parti au pouvoir, qui lui a proposé en retour de «quitter le pays», pour que vienne «un autre ambassadeur qui nous connait».

«Aux Etats-Unis la police tire sur les gens comme sur des poires parce qu’une personne ne lève pas les mains. Et vous nous conseillez de soutenir les attaques de terroristes armés sur nos policiers et soldats ? Nous n’allons pas le tolérer», a-t-il ajouté en lui suggérant également d’«apprendre à se taire».

Plus tôt dans la journée la Turquie a arrêté 15 des intervenants de l’université de Kocaeli pour avoir signé une déclaration baptisée «Nous ne ferons pas partie de ce crime», condamnant les opérations militaires contre les rebelles kurdes dans le sud-est. Cependant l’agence d’information d’Etat turque a annoncé en fin de journée leur libération après avoir été interrogés.

La Turquie est alliée aux Etats-Unis depuis longtemps. Cependant, on constate ces derniers temps une divergence de positions entre Ankara et Washington. A l’époque, la Turquie avait refusé la politique de sanctions de l’Occident envers la Russie, préférant plutôt développer des liens commerciaux avec Moscou. La vision sur la façon de combattre Daesh diffère aussi entre les deux pays alliés.

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