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Moscou : la Turquie cache son jeu et poursuit ses propres intérêts en Syrie

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a abordé d’importants sujets d’actualité, dont les relations de la Russie avec la Turquie, le crash du MH17 et la question syrienne, lors de son briefing à Moscou.

Sur les relations russo-turques

Au début de son discours, la porte-parole a évoqué l’incident ayant eu lieu en Turquie, lors duquel trois ressortissants russes ont été arrêtés par la police, soupçonnés d’être liés à Daesh. Il s’est avéré qu’un de ces individus avait été précédemment accusé par les autorités du Tatarstan pour les mêmes raisons.

«Le 10 août 2015, il a été accusé par contumace par les autorités du Tatarstan pour ses liens avec Daesh, ainsi que pour ses activités de recrutement pour cette organisation. Après cela, le 25 novembre 2015, Suleïmanov [l’homme accusé] a été placé sur la liste des personnes recherchées par Interpol», a-t-elle indiqué. L'homme est parti de la Russie en 2003.

Comme l’a rappelé la diplomate russe, les hommes arrêtés après l’attentat à Istanbul, ont refusé de coopérer avec les représentants russes. Pour Zakharova, cette raison consiste à ce que, d’après les données de la police turque, parmi ces détenus figure Aïdar Suleïmanov.

En poursuivant sur la Turquie, la représentante russe a noté qu’Ankara, accusant la Russie sans preuve de meurtres de masse de femmes et d’enfants en Syrie, a recourt à des méthodes basses et abjectes.

De plus, elle a qualifié les allégations du président Erdogan indiquant que la Russie souhaitait créer un micro-Etat en Syrie, de «théorie du complot».

Sur les accusations de Fabius

La représentante russe a aussi commenté les déclarations récentes du chef de la diplomatie française, qui a présenté suite à son entretien avec le coordinateur de l'opposition syrienne, l'ex-Premier ministre Riad Hijab, des images des habitants affamés de Madaya, ainsi que «d’autres villes assiégées par le gouvernement syrien».

«Il a ensuite accusé la Russie d’effectuer des actions militaires contre la population civile et même de bombarder des écoles. Cela parait bizarre et pas très sérieux, s’agissant du chef des Affaires étrangères de la France», a-t-elle conclu.

Sur l’enquête du MH17

Pour Maria Zakharova, l’intention des Pays-Bas de créer des tribunaux avant la fin de l’enquête sur le MH17 est contraire au bon sens.

«Une telle approche ne signifie qu’une seule chose, quel que soit l’avion ou le pays dont il s’agit, une telle approche prouve qu’il n’y a aucune volonté de découvrir ce qui s’est vraiment passé, il y a une tentative de trouver des coupables immédiatement», a-t-elle expliqué, jugeant inepte l’idée de création d’un tribunal à ce moment là.

Sur les intérêts turcs en Syrie

En ce qui concerne les activités de la Turquie en Syrie, Maria Zakharova a prétendu qu’en soutenant des groupes terroristes et extrémistes dans le pays, Ankara poursuit ses intérêts avant tout.

«La Turquie cache son jeu, en poursuivant ses propres intérêts dans la région. Il suffit de rappeler la complaisance dans l’infraction à la résolution du Conseil de l’ONU portant sur la contrebande de pétrole via son territoire, du pétrole de Daesh notamment», a-t-elle signalé.

Maria Zakharova a rappelé également qu’en fournissant en armes différents groupes extrémistes en Syrie, parmi lesquels «figurent des terroristes», cela a pour conséquence l’escalade des tensions dans la région. La porte-parole a aussi appelé à un travail constructif dans le cadre d’efforts internationaux.