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Représentant de Damas à l’ONU : les frappes occidentales ont coûté très сher à l’économie syrienne

Les raids aériens en Syrie de la coalition dirigée par les Etats-Unis visent des infrastructures civiles et industrielles dont la destruction coûte des milliards d’euros et freinera la reconstruction après-guerre, selon l’ambassadeur syrien à l’ONU.

«Ces attaques cherchent à épuiser les aptitudes du peuple syrien et à compliquer le développement et la reconstruction du pays», a confié Bachar Ja’afari, le 12 janvier, à l’agence TASS.

L’ambassadeur de Syrie auprès de l’ONU a également noté que les raids aériens de la coalition occidentale frappaient des objets critiques pour la survie des civils syriens, mentionnant le récent bombardement d’un château d'eau dans la province de Raqqa qui a empêché des dizaines de personnes dans des villes et villages environnantes d’avoir accès à de l’eau fraîche. En octobre 2015, les avions de la coalition avaient bombardé l’arrondissement Radwaniyah, dans la banlieue d’Alep, endommageant deux centrales électriques et causant des dommages estimés à près de 1,2 milliards d’euros.

A côté de l’infrastructure civile, l’industrie pétro-gazière a également été visée, a noté l’ambassadeur. Début de janvier, la coalition a bombardé des raffineries situées à quelque 80 km de Raqqa, a-t-il poursuivi.

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De plus, le pétrole syrien est régulièrement volé par l’Etat islamique (Daesh) et «acheminé vers les raffineries turques que possède le fils d’Erdogan [président de la Turquie], (…) et puis vers Israël», a déclaré aux journalistes le représentant syrien. «C’est une entreprise assez profitable», a-t-il ajouté, en rappelant que le commerce de pétrole avec les groupes terroristes est interdit par les résolutions du Conseil de sécurité.

L’ambassadeur a enfin mentionné la situation humanitaire dans la ville assiégée de Madaya, où les habitants souffrent d’importantes pénuries. Il a dénoncé l’Occident qui accuse Damas d’entraver la livraison d’aide humanitaire pour saper les négociations de paix qui doivent se dérouler prochainement à Genève, rapporte l’agence TASS.

«Chaque fois que nous faisons un pas en avant vers la réconciliation politique en Syrie, on constate que des informations sont fabriquées pour dénigrer le gouvernement syrien et influencer négativement le processus politique», a estimé le diplomate.

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Une guerre civile sanglante se déroule en Syrie depuis 2011. Les affrontements ont déjà fait plus de 220 000 victimes, alors qu’environ 12 millions de personnes se trouvent en état d’urgence humanitaire, selon les dernières estimations de l’ONU. Quelque 7 632 500 Syriens ont dû quitter leur maison, alors qu’ils sont 4 194 554 à avoir fui à l’étranger.