«A partir de maintenant, j'appellerai les Noirs sud-africains des singes, puisque les adorables petits singes sauvages font la même chose qu'eux: ramasser et jeter les déchets».
C'est en ces termes que Penny Sparrow, une agente immobilière de Park Rynie dans la province du KwaZulu-Natal (est), s'est plainte sur Facebook de l'attitude de Noirs qui laissaient des détritus sur la plage pendant les festivités de fin d'année.
Suite à ces propos qui ont provoqué un tollé en Afrique du Sud, encore meurtri par l'Apartheid, l'ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud, annonçait mardi qu'il portait plainte contre Penny Sparrow.
Moloto Mothapo, porte parole de l'ANC, a par ailleurs déclaré dans un communiqué que le parti exigerait désormais une législation spécifique, qui criminaliserait tout acte qui perpétuerait le racisme ou glorifierait l'apartheid, ajoutant que «l'actuelle législation ne suffit pas à punir et à dissuader les racistes».
L'ANC a également saisi la Commission sud-africaine des droits de l'Homme (SAHRC), estimant que de tels commentaires «dénigrent et insultent» la majorité noire du pays.
Cette plainte de l'ANC vise Penny Sparrow mais aussi d'autres personnes ayant tenu des propos jugés racistes; plusieurs Sud-Africains blancs ayant également récemment publié des commentaires à connotation raciste.
Face au scandale, Penny Sparrow a effacé son commentaire et présenté des excuses, affirmant que son intention n'était pas d'insulter personnellement quiconque.
Vingt deux ans après la fin officielle de l'apartheid, ces commentaires rappellent que les divisions raciales et le racisme restent des sujets sensibles en Afrique du Sud.
Selon un sondage publié en décembre par l'Institut pour la justice et la réconciliation, une grande majorité (61,4%) des Sud-Africains estiment que «les relations raciales sont restées les mêmes ou se sont détériorées depuis les premières élections démocratiques en 1994».