Une nouvelle étude publiée par le journal Public Opinion Quarterly, lié à l’université d’Oxford, montre que lors de la campagne présidentielle de 2008, les républicains auraient, intentionnellement ou non, exacerbé les préjugés raciaux du public.
126 publicités issues de la campagne ont été analysées par des scientifiques, qui ont mesuré numériquement la noirceur de la peau des deux candidats de chaque camp, Barack Obama pour les Démocrates, et John McCain pour les Républicains.
La différence d’image des candidats pouvait fortement varier et ce particulièrement dans les publicités à caractère négatif. En d’autres termes, chaque camp «a manipulé les images de son opposant pour rendre son visage plus sombre ou plus clair pour un effet dramatique», rapporte le journal britannique The Independent.
Ainsi, selon les chercheurs, lorsque McCain présentait, dans ses spots, Barack Obama comme ayant des activités criminelles, les images utilisées montraient presque toujours le candidat démocrate comme ayant la peau très noire. Ainsi, 68% de ces publicités contenaient une image du président dans laquelle le teint de peau faisait partie du quart le plus noir parmi tout l’échantillon étudié.
Une incidence sur la perception du public
Si l’on ne sait pas si la manipulation de l’image était volontaire ou non, les auteurs de l’étude ont confirmé par un test que les images d’un Obama plus sombre influençait sa perception par le public. Solomon Messing du Pew Research Center, Maria Jabon, employée de LinkedIn et Ethan Plaut, post-doctorant à l’université de Stanford, ont montré différentes images d’Obama à des répondants, avant de leur demander de jouer à un petit jeu. Les participants devaient compléter des mots dont ils avaient les premières lettres. Par exemple, pour le mot «CR...», ils pouvaient écrire tout mot de 5 lettres commençant par «cr».
D’après les résultats présentés par les chercheurs, le mot trouvé par l’échantillon à qui on avait montré un Obama à la peau pâle était à 33% un stéréotype anti-noir (par exemple, «fainéant»). Ceux qui, en revanche, avaient vu l’image sombre, répondaient à 45% par un stéréotype négatif de la sorte.