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La Pologne, se plaignant des conditions de répartition des réfugiés dans l'UE, en accueille 100

La Pologne se dit être prête à accueillir une centaine de migrants arrivés dans l’Union européenne, a fait savoir jeudi la Premier ministre polonais Beata Szydlo, soit bien peu au regard du nombre de personnes par exemple accueillies en Allemagne.

«Pour l’instant, nous sommes prêts à accueillir 100 personnes», a-t-elle dit, soulignant que le gouvernement polonais accomplissait les tâches sur la répartition des migrants sur lesquelles il s'était engagé.

Cependant, cela ne signifie pas que Varsovie ne souhaite pas le changement de certaines conditions d'acceptation. D'après la représentante, le côté polonais veut aussi décider qui il accueillera.

En commentant la décision de l’ancien gouvernement qui s’est accordé avec Bruxelles pour recevoir dans le pays 7 000 réfugiés, la ministre a noté que la promesse sera tenue.

La chef du gouvernement polonais a également ajouté que le processus de relocalisation avait déjà commencé et continuerait jusqu’à la fin d’année. Cependant elle a qualifié les décisions prises sous la direction de l’ancien gouvernement de mauvaises, et s’est prononcé pour l’aide aux réfugiés hors des frontières européennes.

«Aujourd’hui il y a des tentatives pour résoudre ce problème, par exemple en fournissant une aide aux gens dans les camps de réfugiés en Turquie et en incitant les migrants à revenir chez eux», a-t-elle poursuivi.

La responsable du pays s'est exprimée, alors que l'opinion publique est mécontente de la politique menée par ses dirigeants. Le Parlement polonais a voté le 30 décembre une loi permettant de soumettre les médias publics au contrôle du parti dominant, en l'occurrence le parti conservateur, arrivé au pouvoir en octobre dernier. Après quoi le commissaire européen au Numérique, Günther Oettinger, a menacé Varsovie d'enclencher une procédure inédite pour violation des valeurs fondamentales de l'UE. Il s’agit de la sanction la plus importante, qui peut aboutir au retrait du droit de vote du pays au sein du Conseil européen.

De plus, le pays a critiqué les accords européens de relocalisation des immigrés, avançant qu’elle ne voyait pas la «possibilité politique de respecter» ce schéma de répartition. L’Allemagne a pour sa part accueilli 1,1 million de demandeurs d'asile en 2015, selon l'Office fédéral des migrations et des réfugiés (BAMF) Ce chiffre constitue un record puisque l'année dernière, environ cinq fois plus de demandes ont été enregistrées par rapport à 2014.