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Twitter attaque la Turquie en justice après une amende pour des tweets sur le Parti kurde

Le site de microblogging a déposé jeudi une plainte près d'un tribunal d'Ankara, afin de faire annuler une amende qui lui a été imposée par la Turquie pour ne pas avoir retiré un contenu qu’elle considère être de la «propagande de terrorisme».

Un représentant de Twitter cité par l’agence Reuters a confirmé que la société va contester devant le tribunal l’amende dressée par le gouvernement, qu’elle considère être illégale. Les pénalités prononcées par le régulateur turc de la communication se chiffrent à 150 000 lires (45 700 euros).

Il s’agit de la première amende de la sorte en Turquie, que les autorités ont expliqué par le fait que Twitter n’a pas retiré un contenu «glorifiant le terrorisme, visant les forces de sécurité et incitant à la haine et à la violence», d’après les autorités d’Ankara.

Le contenu qui a déplu à l’administration turque concernait le Parti kurde des travailleurs (PKK), considéré par la Turquie comme une organisation terroriste. Certains posts étaient également liés au mouvement d’extrême gauche Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple.

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La Turquie est parmi les pays au plus grand nombre de demandes de suppression de contenu vis-à-vis de Twitter, selon les données de Reuters. De plus, ce site a été plusieurs fois interdit d’accès dans le pays lors d’importantes crises ou en relation avec le refus d’obéir aux demandes de suppression de certains posts.

La Turquie mène actuellement une opération armée dans le sud-est du pays contre les membres du Parti des travailleurs du Kurdistan, tuant des centaines de ses combattants. Avec plus de 10 000 soldats, équipés de tanks et de véhicules blindés déployés dans la région, les forces turques ont transformé des zones résidentielles en ruines durant leur offensive de six mois contre les militants kurdes. Des couvre-feux ont été instaurés dans plusieurs villes du Sud-Est pour des raisons de sécurité, d'après les autorités turques. Les habitants des zones concernées ont réclamé leur levée à plusieurs reprises.

Le cessez-le-feu de deux ans entre le gouvernement et les militants kurdes a été réduit à néant en juillet 2015, réveillant  trois décennies de conflit qui ont déjà coûté la vie à plus de 40 000 personnes.