Après que les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau, certains protestataires ont répliqué en jetant des pierres sur les véhicules de contrôle anti-émeute.
Le rassemblement était organisé par le Parti démocratique des régions, le Parti démocratique des peuples, le Parti de la société démocratique, ainsi que par plusieurs ONG kurdes. Les partisans s’étaient rassemblés dans le centre de Diyarbakir, la plus grande ville kurde de Turquie, et tentaient d’entamer une marche, ont rapporté les médias turcs.
La police, a alors tenté de bloquer l’avancée de la foule et a dispersé la manifestation, la jugeant illégale.
«La force d’Etat turque a de nouveau opprimé ces manifestants pacifiques (...) et a détenu des dizaines de personnes, dont un parlementaire turc du Parti démocratique des peuples», a expliqué Harun Ercan, un résident, à RT.
Pendant ce temps, dans le sud de la Turquie, à Antalya, les forces de l’ordre se sont affrontées avec des étudiants kurdes de l’université d’Akdeniz, qui s’étaient rassemblés pour commémorer les victimes de la répression gouvernementale contre les Kurdes en 2011. Au moins huit personnes ont été arrêtées suite à des échauffourées.
Ces nouveaux incidents surviennent alors que les Kurdes de Turquie font face à une sévère répression dans le sud-est du pays. L’armée turque a tué plus de 200 combattants kurdes du Parti (déclaré illégal) des travailleurs du Kurdistan (PKK), au cours d’opérations ces deux dernières semaines, de source militaire.
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Avec plus de 10 000 troupes, armées de tanks et de véhicules blindés, déployées dans la région, les forces turques ont transformé des zones résidentielles en décombres, durant leur offensive de six mois contre les militants kurdes.
L’affrontement entre les forces turques et les militants du PKK se poursuit depuis le mois de juillet, avec les autorités turques qui prétendent que ceux tués dans les opérations de sécurité au Sud-Est sont des membres du PKK. Cependant, selon l’ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, plus de 100 civils ont été tués pendant la répression.
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Des couvre-feux ont été instaurés dans plusieurs villes du Sud-Est pour raisons sécuritaires, selon les autorités turques. Les résidents ont réclamé leur levée à plusieurs reprises.
Le cessez-le-feu de deux ans entre le gouvernement et les militants kurdes s’est effondré en juillet 2015, réveillant les trois décennies de conflit qui ont déjà coûté la vie à plus de 40 000 personnes.
Dans un rassemblement à part, organisé par les plus grands syndicats turcs, les manifestants ont aussi demandé que le gouvernement stoppe sa répression dans le Sud-Est du pays. Lundi 28 décembre, un rassemblement similaire a été dispersé par la police, qui a également fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène.
Au beau milieu de ces affrontements, un congrès regroupant des ONG kurdes a appelé à reconnaitre l’autonomie des régions du Sud-Est de la Turquie via une réforme constitutionnelle, considérant qu’il s’agit de la seule manière de résoudre pacifiquement la question kurde.
Au même moment, le président turc Recep Tayyip Erdogan a écarté toute possibilité de ce qu’il a qualifié d’«Etat dans l’Etat».