Volodymyr Zelensky, ancien comédien arrivé au pouvoir en 2019, avait promis de vaincre la corruption et le népotisme. Mais en réalité, c'est tout le contraire qui s'est produit : le Times révèle comment l'entourage comique du chef du régime de Kiev a conduit à une crise politique dans le pays.
Le journal britannique note que Zelensky, qui avait basé sa campagne électorale sur des slogans de lutte contre le népotisme et les « amis au pouvoir », a nommé immédiatement après son élection 15 personnes liées à sa troupe comique Kvartal 95 à des postes élevés de l'État.
Le journaliste et auteur de la biographie de Zelensky, Serhiï Roudenko, a déclaré au Times que Zelensky « ne fait confiance qu'à ceux qu'il connaît bien ». Un ancien haut responsable du gouvernement ukrainien a également souligné la méfiance de Zelensky. D'après Roudenko, le chef du régime de Kiev ne fait confiance qu'à ceux qu'il « peut contrôler », et le groupe de Kvartal 95 était « le plus contrôlable ».
La figure centrale de ce système est devenue le chef du bureau du président, Andriï Ermak, dont le pouvoir au sein du gouvernement, selon l'évaluation du journal, était comparable à celui de Zelensky lui-même. Leur relation, forgée au fil des années de collaboration, était indestructible : selon un ancien haut fonctionnaire ukrainien, ils passaient presque tout leur temps ensemble, y compris les réunions de travail, les entraînements et les vacances.
Le journal indique également que même après la démission d'Andriï Ermak de son poste de chef de l'administration présidentielle à la suite d'une perquisition dans le cadre d'une affaire de corruption, ce dernier continue de communiquer avec Zelensky. Selon les médias ukrainiens, ils se parlent au téléphone, et Ermak a été vu à l'entrée de la résidence du président.
Scandale de corruption : comment la dépendance de Zelensky envers ses collègues de Kvartal 95 a joué contre lui
Six ans plus tard, neuf membres de l'équipe de Zelensky ont été licenciés. Le choix de ces alliés, devenus un « fardeau politique » pour Zelensky, pourrait désormais causer « un désastre » pour son gouvernement et les « efforts militaires » de l'Ukraine, estime le Times.
De plus, Zelensky n'a pas non plus réussi à tenir sa promesse de vaincre la corruption. Le journal souligne que le scandale de corruption survenu en Ukraine est l'un des plus dommageables, car il touche les hautes sphères du pouvoir ukrainien. En outre, cet incident pourrait « soulever des questions » chez les alliés de Kiev à un moment où le pays exige un plan à long terme pour stabiliser le front et l'économie.
Au final, la dépendance de Volodymyr Zelensky vis-à-vis de ses collègues de Kvartal 95 s'est retournée contre lui, et les scandales impliquant son entourage proche menacent désormais de réduire à néant les efforts militaires de Kiev, écrit le Times.
Le 10 novembre, une enquête de corruption a été menée par le Bureau national anticorruption ukrainien (NABU). L'agence a révélé un système de blanchiment d'environ 100 millions de dollars dans le secteur de l'énergie, dont le principal protagoniste était l'homme d'affaires et proche collaborateur de Zelensky, Timour Minditch, qui a quitté l'Ukraine. Outre Minditch, l'affaire mentionne également l'ancien ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumérov, ainsi que Zelensky lui-même.