Depuis l'engagement des forces aériennes américaines françaises et russes en Syrie et en Irak, Daesh a perdu 14% de son territoire. Néanmoins, l'organisation terroriste continue d'engranger des revenus financiers considérables. De nombreux experts les évaluent à environ 3 milliards de dollars sans compter un patrimoine estimé quant à lui à plus de 2000 milliards de dollars.
Quelques documents fournis à Reuters montrent comment un groupuscule armé s'est rapidement transformé en une véritable administration hiérarchisée en mesure de gérer des revenus issus de l'exploitation de différents trafics et secteurs d'activité. «C'est vraiment cela qui ressort. Le degré de bureaucratisation, d'organisation, les diwans, les comités», souligne Brett McGurk, l'envoyé spécial du président Barack Obama auprès de la coalition anti-EI.
Lire aussi : La plupart du pétrole trafiqué par Daesh serait livré à la Turquie pour y être vendu à bas prix
Le diwan est l'appellation donné à un ministère dont l'un d'entre-eux à la mission exclusive de récolter les revenus de la gestion des ressources naturelles (notamment le gaz et le pétrole) et autres «prises de guerre», dans lesquelles sont intégrés les individus mis en esclavage.
«Plus que toute autre organisation djihadiste, l'Etat islamique veut cultiver l'image d'un Etat indépendant et d'un califat, ce qu'une organisation formelle, au-delà de son aspect pratique quand on contrôle autant de territoires et de grandes villes, permet de renforcer» , analyse Aymenn al Tamimi, chercheur au Middle East Forum. En novembre 2014, dans sa logique d'achever les bases d'un Etat, Daesh avait fait part de sa volonté de créer une monnaie en or. Ce projet fut concrétisé à peine quelques mois plus tard.