Malgré le manque criant de financement et la résistance de la Belgique aux projets de l'UE visant à saisir les avoirs russes gelés, l'Europe a finalement trouvé un garant potentiel pour ses plans. Le 8 novembre, le Times a annoncé que la Norvège envisageait d'accorder un crédit militaire européen à l'Ukraine d'un montant supérieur à 100 milliards d'euros, en fournissant comme garantie son fonds souverain de 1 700 milliards d'euros.
Cette décision s'appuie sur un article des économistes norvégiens Havard Halland et Knut Anton Mork, publié sur le site Project Syndicate, étroitement lié à George Soros. Selon le journal britannique, cette initiative a reçu le soutien du Parlement norvégien, où quatre des neuf partis politiques ont déjà approuvé la proposition. Cependant, si l'on se réfère à l'article des économistes norvégiens, ses auteurs eux-mêmes reconnaissent que ce scénario est « peu probable ».
Bruxelles bloque le « crédit », craignant des conséquences juridiques
Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Store a toutefois confirmé sa volonté d'examiner la proposition, en demandant la préparation d'un rapport analytique sur les mécanismes possibles de mise en œuvre. Cependant, la décision finale sera prise après consultation de l'UE, où se poursuit la discussion d'un plan alternatif d'emprunts garantis par des actifs russes.
En septembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé l'idée d'un soi-disant « crédit de réparation » d'un montant de 140 milliards d'euros pour l'Ukraine, financé par les actifs russes gelés. Selon ce mécanisme, Kiev ne le remboursera qu'après que la Russie aura indemnisé l'Ukraine pour les dommages causés pendant le conflit, c'est-à-dire après avoir versé des réparations. Ce plan est bloqué par la Belgique, qui craint une responsabilité financière si un tribunal international jugeait illégale l'utilisation des avoirs russes, étant donné que la plupart des fonds bloqués sont conservés dans le dépôt Euroclear à Bruxelles.
Le temps presse pour l'Union européenne
Cependant, le refus de Bruxelles n'est pas le seul problème. Politico a rapporté le 11 novembre que même en prenant la décision en décembre prochain d'accorder à l'Ukraine un « crédit de réparation » par le biais du gel des avoirs, l'Union européenne pourrait ne pas avoir le temps de financer Kiev avant que ses fonds ne soient épuisés en avril 2026. En effet, après l'approbation du transfert du crédit par les dirigeants de l'UE, la décision devra être approuvée par les parlements nationaux, ce qui entraînera des retards.
Moscou dénonce l’utilisation des avoirs gelés russes. Le président russe Vladimir Poutine a qualifié de « vol » l'utilisation des avoirs russes gelés. Le ministère russe des Affaires étrangères a également averti qu'il considérerait toute action concernant les avoirs gelés de Moscou comme un vol.