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Les discours de Trump «meilleurs alliés» de Daesh, pour le Haut-commissaire des NU aux réfugiés

Peu de temps après l’appel du candidat républicain à la présidentielle à ne plus accueillir les musulmans sur le territoire américain, Antonio Guterres a estimé que les migrants qui fuient la Syrie étaient les premiers touchés par le terrorisme.

«Ceux qui rejettent les réfugiés syriens, et particulièrement s’ils sont musulmans, sont les meilleurs alliés de la propagande et du recrutement des groupes extrémistes» comme Daesh, a déclaré le portugais Antonio Guterres, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.

Il a ensuite ajouté que «nous ne devons pas oublier que, malgré la rhétorique que l’on entend ces jours-ci, les réfugiés sont les premières victimes de cette terreur, non pas sa source». Si le Haut-Commissaire ne l'a pas nommé explicitement, sa prise de position intervient peu après les déclarations du sulfureux homme politique américain Donald Trump. 

Ce dernier a en effet promis que, s’il était élu président, il interdirait l’entrée sur le territoire des musulmans «jusqu’à ce que les représentants de notre pays puissent comprendre ce qu’il se passe».

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Une vision similaire avait été développée par son homologue républicain Ben Carson, qui avait estimé qu’admettre des réfugiés syriens sur le territoire serait mettre les Américains en danger, et s’apparentait à «un chien enragé qui court dans le voisinage».

Dans son discours, Antonio Guterres s’exprimait à propos des millions de Syriens ayant fui le pays, et notamment les territoires tombés dans les mains de l’Etat islamique.

«Oui, bien sûr, il y a une possibilité que des terroristes tentent d’infiltrer les mouvements de réfugiés (…) mais cette possibilité existe dans toutes les communautés, et la radicalisation au sein même du pays est de loin la menace la plus grande, comme tous les incidents récents l’ont montré».

Lors des attentats de Paris du 13 novembre, l’un des kamikazes qui s’est fait exploser au Stade de France s’était fait passer pour un migrant syrien. Mais le passeport syrien retrouvé sur place était une tactique délibérée de la part de Daesh pour «pointer du doigt les réfugiés» et monter les pays européens contre eux, a estimé le Haut-Commissaire des Nations Unies.

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