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Donald Trump ne veut plus que les Etats-Unis accueillent des musulmans

En proposant d'interdire les musulmans d'entrée sur le territoire amériain, le candidat à la primaire républicaine est parvenu à faire la quasi unanimité contre lui au sein de la classe politique américaine.

Coutumier des déclarations insolites frôlant parfois l'iréel, Donald Trump semble ne pas vouloir s'arrêter dans la surenchère verbale. Cette stratégie semble pour l'instant ne pas nuire à sa côte de popularité qui demeure l'une des plus fortes parmi les sympathisants républicains. Après avoir fait état de son intention de fermer toutes les mosquées des Etats-Unis s'il parvenait à la magistrature suprême, ce dernier a déclaré par le biais d'un communiqué qu'il interdirait également aux musulmans d'entrer dans le pays. Pour assurer la rationalité de sa nouvelle politique migratoire, le candidat aux primaires républicaines prétend s'être appuyé sur des sondages révélant une haine des musulmans envers l'Amérique.

Pour l'heure, seul un institut de sondage, le Center for Security Policy, connu pour ses productions diffamatoires envers les musulmans relate que «25% des sondés sont d'accord avec l'idée que la violence contre les Américains est justifiée sous couvert du jihad» ou encore que «51% des musulmans américains voudraient avoir le choix d'être gouvernés par la charia».

Donald Trump n'a pas hésité à se servir de ce sondage douteux pour sous-entendre que l'islam présenterait donc une réelle menace pour le pays. «La charia autorise des atrocités comme l'assassinat des non-croyants qui ne veulent pas se convertir, la décapitation et des actes encore plus impensables qui font beaucoup de tort aux Américains, en particulier aux femmes», a-t-il déclaré.

Approché par l'agence Associated Press, le directeur de campagne du candidat républicain, Corey Lewandowski, a précisé que l'ensemble des individus de confession musulmane, migrants ou simples touristes seraient frappés par cette interdiction si elle venait à être mise en place. Une décision qui semble bien difficile à appliquer en raison de l'impossibilité de déterminer la confession des personnes voulant entrer sur le territoire américain. Mais surtout, l'institution d'une telle mesure violerait le Premier amendement de la Consititution américaine.

Levée de bouclier du camp démocrate

Les propos de Donald Trump ont provoqué une vague d'indignation parmi les internautes et chez les hommes politiques du camp démocrate. C'est le cas du candidat Martin O'Malley, qui a tweeté : «Donald Trump dissipe tous les doutes : il est candidat à la présidence en tant que démagogue fasciste». Hillary Clinton a, quant à elle, dénoncé des déclarations qui «divisent», «répréhensibles et discriminatoires». Du côté des républicains, quelques figures ont également condamné ces déclarations à l'instar de ses rivaux, comme Jeb Bush qui a qualifié le magnat de «dingue».

Même son de cloche du côté de la Maison Blanche qui s'est exprimée par la voix de Ben Rhodes, l'un des conseillers du président Barack Obama. «Le respect de la liberté de religion est inscrit dans notre Déclaration des droits», a-t-il entre-autres déclaré sur la chaîne d'information CNN. Dimanche soir, le président américain avait, lors de son discours à la Nation, appelé les Américains à la tolérance peu de temps après la fusillade de San Bernardino. Il a par ailleurs souligné que les Américains étaient conscients que la grande majorité des musulmans étaient pacifiques.

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