Le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a alerté contre la famine qui sévit dans la bande de Gaza, lors d’une conférence de presse au siège de l’organisation à Genève, ce 5 septembre. Il a appelé Israël à mettre fin à cette « catastrophe », qui a coûté la vie à des centaines de personnes depuis le début du conflit.
« C’est une catastrophe qu’Israël aurait pu empêcher et qu’il pourrait arrêter à tout moment », a affirmé Tedros Adhanom Ghebreyesus, rappelant la déclaration officielle de l’ONU faite le 22 août, sur la famine qui ravage certaines parties de la bande palestinienne.
Au moins 370 personnes sont mortes de malnutrition
Pour sa part, le gouvernement israélien continue de réfuter les accusations onusiennes, alléguant qu’il n’y a « pas de famine » à Gaza et accusant le Hamas de piller l’aide. Des propos qui s’opposent aux déclarations du chef de l’OMS qui a indiqué que « depuis le début du conflit en octobre 2023, au moins 370 personnes sont mortes de malnutrition à Gaza, dont plus de 300 au cours des deux derniers mois ».
Ce bilan a d’ailleurs été revu à la hausse, selon le ministère de la Santé de la Bande de Gaza (dont les données sont jugées fiables par l’ONU), qui a déclaré dans la même journée que les hôpitaux de la bande de Gaza avaient « enregistré au cours des dernières 24 heures trois nouveaux décès » à cause de la faim, « portant le nombre total des morts à 373, dont 134 enfants ».
L’aide humanitaire autorisée à entrer dans le territoire palestinien, après la levée de l’interdiction imposée par Israël durant le mois de mars dernier, est jugée insuffisante par plusieurs ONG et agences humanitaires internationales.
« Faire mourir de faim les Gazaouis ne rendra pas Israël plus sûr »
Déplorant la mort par inanition des civils palestiniens, Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré que « les gens meurent de faim alors que la nourriture qui pourrait les sauver se trouve dans des camions à proximité », ajoutant que « faire mourir de faim les Gazaouis ne rendra pas Israël plus sûr et cela ne facilitera pas la libération des otages ». Dans ce contexte, il a rappelé qu’« affamer les civils comme méthode de guerre est un crime de guerre qui ne peut jamais être toléré », d'autant plus que cette pratique représente un précédent dangereux qui « risque de légitimer son utilisation dans de futurs conflits », a-t-il prévenu.