Jeudi 17 décembre
«Je ne connaissais pas personnellement Boris Nemtsov. Je n’ai jamais porté atteinte à nos relations mais il a choisi la voie de la lutte politique. Mais cela ne signifie pas qu’il faut tuer cette personne, je ne l’accepterai jamais», a souligné Vladimir Poutine.
Un journaliste égyptien a aussi interrogé le président russe sur la création de la nouvelle coalition contre le terrorisme qui réunit 24 pays autour de l’Arabie saoudite. «Il est intéressant que l’Arabie saoudite a créé une coalition antiterroriste qui inclut presque les mêmes pays que la coalition occidentale menée par les Etats-Unis», lui a fait remarquer Vladimir Poutine.
Lors de sa conférence de presse, Vladimir Poutine a noté que «les force de l’ordre égyptiennes ne sont malheureusement pas capables de faire face à la menace du terrorisme. Quand nous aurons élaboré des méthodes de contrôle, nous reprendrons nos vols avec l’Egypte».
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Il a aussi dit que la Russie devait avoir ses représentants à toutes les étapes des vols, pour le chargement des bagages, la préparation des repas et aussi sur le sol égyptien pour garantir la sécurité.
En ce qui concerne le projet de gazoduc South Stream, le président russe a accusé le gouvernement bulgare d’avoir privé son peuple de 3 milliards de dollars en renonçant à construire ce gazoduc sur son territoire.
Néanmoins, avant d’entamer la construction de l’autre projet de gazoduc reliant l’Europe, Nord Stream 2, le président russe est persuadé qu’il faut recevoir des preuves écrites de Bruxelles autorisant sa construction. «Mais les partenaires européens de Gazprom ne se précipitent pas pour le faire», a conclu le président.
A propos de l’information publiée par Reuters sur le fait qu’Ekaterina Tikhonova serait l’une de ses filles Vladimir Poutine a répondu qu’il ne voulait pas abordes les questions liées à sa famille.
«Stepp Blatter a fait beaucoup pour le football mondial et pour la coopération entre les pays et les peuples, c’est pourquoi il a besoin de la reconnaissance la plus haute. Voilà à qui on doit donner le Prix de Nobel de Paix», a précisé le président russe.
A une question sur le scandale de la FIFA, le président Poutine a déclaré qu’il ne s’était pas passé «sans intrigues de l’Occident». Néanmoins, «il faut attendre les résultats de l’investigation».
Vladimir Poutine a notamment fait part de son indignation après le scandale de dopage qui secoué les athlètes russes, en précisant que si une personne avait besoin de médicaments, «il ferait mieux de changer les Jeux Olympiques contre les Jeux Paralympiques».
A propos des futures élections présidentielles aux Etats-Unis, le président russe a précisé que «la Russie travaillera avec tous les présidents des Etats-Unis. Nous sommes ouverts».
«N’importe quelle personne qui recevra la confiance des Etats-Unis, peut compter sur le fait que nous travaillerons avec elle», a-t-il répondu à l’une des deux questions du correspondant de RT, Ilia Petrenko.
En parlant du responsable de la détérioration des relations entre Moscou et Ankara, le président russe a souligné encore une fois que la nomination de Mikheïl Saakachvili au poste de gouverneur de la région d’Odessa était un «crachat au visage du peuple ukrainien», car par cette action on a montré que les Ukrainiens ne pouvaient pas résoudre leurs problèmes eux-mêmes. «Vous savez, Mikheïl Saakachvili n’a pas obtenu de visa de travail aux Etats-Unis. C’est pour ça qu'on lui a dit d’aller gouverner en Ukraine», a déclaré le président.
Trois années sont déjà passées depuis le changement de pouvoir à Tbilissi, mais les relations entre nos deux pays ne se sont pas réchauffées. «Ce n’est pas notre faute. Cette initiative n’était pas la nôtre, mais nous sommes prêts à reconstruire notre dialogue», a souligné le président.
En ce qui concerne les relations économiques entre la Russie et l’Ukraine, Vladimir Poutine prévoit une détérioration des échanges commerciaux entre les deux pays car l’Ukraine a introduit sur son territoire les règles commerciales de l’UE, ce qui rend pour le moment presque tout travail avec elle impossible. Pourtant, «la Russie ne va pas imposer des sanctions contre l’Ukraine».
Vladimir Poutine s’est aussi exprimé sur le conflit en Ukraine en précisant qu’il était d’accord avec Petro Poroshenko sur la nécessité d’échanger tous les prisonniers des deux camps. «Pourquoi les Ukrainiens pensent que les prisonniers dans le Donbass doivent être libérés alors que ceux qui sont derrière les barreaux en Ukraine sont des criminel ?».
«Nous n'avons jamais dit qu'il n'y avait pas en Ukraine de personnes chargées de questions militaires, mais cela ne signifie pas qu'il y ait des troupes régulières russes en Ukraine. [...] Nous voulons trouver la paix en Ukraine, maintenant il faut que le gouvernement ukrainien le veuille aussi», a conclu Vladimir Poutine.
A propos de la Syrie, le président russe a précisé qu’il fallait élaborer un document précis (la constitution, les futures élections etc.) sur la base duquel le peuple syrien choisira son sort.
«Quand nous verrons un processus de rapprochement entre les troupes du gouvernement et les rebelles syriens, quand on décidera d'une date de cesser le feu, alors nous retirerons nos avions. Nous ne voulons pas être plus syrien que les Syriens eux-mêmes», a fait savoir le président.
Le président russe a aussi souligné que la base de Lattaquié serait démantelée après le fin de l’opération antiterroriste. «Si on a besoin d’attraper quelqu’un, nous l’attraperons».
Le président russe a aussi mis en évidence l’islamisation de la Turquie. «On sait que les terroristes de Daesh se reposent en Turquie, s’y font soigner, puis repartent en Syrie, en Irak ou dans nos grandes métropoles. Nous n'allons pas fermer les yeux sur cela. La Russie va prendre des mesures concrètes», a-t-il conclu.
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«Les actions des autorités turques contre notre avion de combat sont les actions d’un ennemi. Au lieu de nous appeler et de nous expliquer comment cette tragédie s’est passée… Lors du sommet G20, nos homologues trucs nous ont demandé du soutient sur des questions assez sensibles pour la Turquie. Et nous y avons consenti mais ils ont tout gâché».
«On ne sait pas s’il y a une troisième partie dans ce différend [entre Moscou et Ankara], mais on n’y verrait rien de bon. Si quelqu’un, au sein du gouvernement turc a décidé de faire de la lèche aux Américains, il peut le faire».
Question : Est-ce que vous êtes satisfait du travail du gouvernement ?
Réponse : Je suis satisfait de son travail mais on peut et il faut travailler mieux.
«Les pays étrangers ont d’autres problèmes que la Russie. On ne peut pas diminuer le taux du refinancement au même niveau que les autres pays car la Russie connaît l’inflation et il y a d’autres pays qui font face à la déflation», a-t-il précisé.
Le président estime que la croissance économique de la Russie atteindra 0,7% en 2016, 1,9% en 2017 et 2,4% en 2018.
A la question d’Alexander Gamov du journal Komsomolskaya Pravda sur le délai de sortie de crise de l’économie russe, Vladimir Poutine a répondu par une plaisanterie. Comme le journaliste l’a fait remarquer, il y a une année, Vladimir Poutine avait déclaré que le pays sortirait de la crise d’ici deux ans. Mais d’après le président, la situation a changé au vu de l’évolution des prix du pétrole. Reste que «le pic de la crise a déjà été franchi», a estimé le président russe.
«Le solde des échanges commerciaux de la Russie est positif. La dette totale a aussi diminué», a ajouté le président.
La conférence de presse a commencé.
La conférence de presse annuelle de Vladimir Poutine va commencer dans quelques minutes. Regardez-la en direct sur notre site.
Pour le moment, la conférence la plus longue a duré 4h40 en février 2008, quand le chef d’Etat a répondu à plus de 100 questions. 1 364 journalistes y avaient pris part. Il est à noter qu’en mai 2008 l'actuel Premier ministre Dmitri Medvedev devait devenir président de la Fédération de Russie. C'est pour cette raison, que tant de journalistes voulaient s’adresser à Poutine pendant qu'il était encore président.
L’année dernière, la conférence de presse a duré 3h10, lors de laquelle le président a répondu à plus de 50 questions.
Le porte-parole du président russe Dmitri Peskov va diriger, comme d’habitude, la séances de questions des journaliste. A la question posée à la veille de la conférence sur la modernisation probable de la conférence, il a répondu : «On ne peut pas moderniser les questions des journalistes, cela serait incorrect de notre part».
Il a aussi précisé que les journalistes réussissaient rarement à surprendre le président par leurs questions.
Les journalistes se pressent à Moskva City, le centre d'Affaires international de Moscou.
Il faut occuper les meilleures places avant que ne commence la conférence de presse annuelle suivie de la séance de questions-réponses.