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Daesh en passe de mettre la main sur les puits de pétrole libyens, selon Jean-Yves Le Drian

Bien implantée sur les côtes libyennes, l'organisation terroriste continue sa progression vers l’intérieur du pays, région riche en hydrocarbures. Pour autant, aucune intervention militaire n'est pour l'instant envisagée pour y mettre fin.

Ce matin, dans une intervention effectuée à la radio RTL, Jean-Yves Le Drian a affirmé que Daesh continuait sa progression «vers l'intérieur» de la Libye en ayant pour but de faire main basse sur les puits de pétrole. «Ils sont à Syrte, ils étendent leur territoire sur 250 kilomètres linéaires de côte, mais ils commencent à pénétrer vers l'intérieur et à avoir (une) tentation d'accès à des puits de pétrole et des réserves de pétrole», a-t-il dit. Une information déjà relayée par une source diplomatique française qui avait précisé peu de temps avant, que la zone riche en hydrocarbures en question se situait près d'Ajdabiya située à 350 km de Syrte.

Malgré la gravité de la situation, la France exclue toute intervention militaire et mise sur le dialogue politique pour résoudre la crise pluridimensionnelle actuelle. Selon le ministre français de la Défense, la communauté internationale et les acteurs politiques rivaux de ce conflit sont en train de prendre leurs responsabilités. «Heureusement, cette prise de conscience commence à se faire à la fois du côté de Tripoli et du côté de Tobrouk et on peut penser que les discussions qui sont en cours à la fois sous l'autorité de Martin Kobler, l'envoyé spécial des Nations unies, et dans les réunions de Rome, y compris ce week-end, vont aboutir à une solution politique», a-t-il dit à ce sujet.

Instable sur les plan politique et sécuritaire depuis l'intervention de l'Otan conduisant à la chute de Mouammar Kadhafi, la Libye est en passe de devenir à l'instar de la Syrie, un véritable sanctuaire pour Daesh. Une sérieuse menace pour toute l'Afrique du Nord et la bande sahélienne. Cette dernière, est déjà confrontée sur le flanc sud, à la montée en puissance de Boko Haram qui ne cesse de multiplier ses attaques en vue de déstabiliser des pays tels que le Tchad ou encore le Nigeria. Selon l'ONU, la Libye concentrerait 2 000 à 3 000 combattants dont 1 500 seraient cantonnés à Syrte, ville natale de l'ex-dirigeant libyen, devenue désormais un point de départ pour les combattant nationaux et étrangers désirant combattre en Syrie. Face à la difficulté dont fait preuve la communauté internationale pour éradiquer le terrorisme en Libye, les deux grandes puissances de la région, l'Algérie et l'Egypte sont de plus en plus sollicitées par la France pour intervenir sur le plan militaire en raison de leur expérience dans ce domaine.