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Libye : accord historique pour un gouvernement d'union nationale

Les représentants des deux partis aux prises en Libye ont annoncé dimanche être parvenus à un accord de sortie de crise. Il devra être approuvé par les deux Parlements concurrents, celui de Tripoli et celui de Tobrouk.

«C'est un moment historique que les Libyens attendaient, que les Arabes attendaient, et que le monde attendait», a indiqué le vice-président du Parlement de Tripoli non reconnu par la communauté internationale Awad Mohammed Awad Abdoul-Sadiq, rapporte l'Afp. Les représentants du gouvernement de Tripoli et ceux du gouvernement de Tobrouk, à l'est de la Libye, le seul reconnu par la communauté internationale, ont annoncé ce dimanche être parvenu à un accord de paix qui s'annonce historique.

«Nous invitons tous les pays voisins (...) mais également la communauté internationale à soutenir cet accord (...) qui rendra la région plus sûre», a poursuivi le vice-président du Parlement de Tripoli, le Congrès général national (CGN), insistant sur le fait qu'il était une chance unique de mettre fin aux conflits qui secouent la Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011.

Selon la «déclaration de principe» signée par les deux camps, un comité de dix membres rassemblant cinq membres de chaque Parlement va être constitué. Il aura la mission de choisir un Premier ministre et deux vice-Premiers ministres.

Un accord historique conclu sans ingérence étrangère

Après de nombreux rounds de négociations effectués sous la médiation de l'ONU au Maroc et en Algérie, l'accord de dimanche a été signé au terme d'une réunion organisée sans ingérence étrangère ni conditions préalables, selon le texte commun. Les différents responsables politiques libyens doivent être reçus par le président tunisien Béji Caïd Essebsi au palais présidentiel, dans la soirée. Alors que la Tunisie n'a officiellement joué aucun rôle dans les discussions, Awad Mohammed Awad Abdoul-Sadiq a chaleureusement salué le pays hôte ainsi que ses responsables politiques lors d'une conférence de presse, ce dimanche.

Le 10 juillet dernier, le représentant de l’ONU en Libye de l'époque, Bernardino Leon, s'était félicité d'avoir obtenu un accord de paix qui n'avait été finalement signé que par l'une des partie, le gouvernement de Tobrouk. Après avoir fait pression pour changer les termes de l'accord, le gouvernement de Tripoli avait demandé qu'un texte commun soit signé rapidement sous la pression de l'expansion de l'Etat islamique qui a pris le contrôle de la ville de Syrte, à plus de 400 kilomètres de Tripoli, sur la côte, au nord du pays.

La Libye est en proie à une guerre civile meurtrière, depuis la mort de l'ancien chef d'Etat Mouammar Kadhafi en octobre 2011 suite à l'intervention occidentale dans le pays menée sous le mandat de l'ONU par la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis notamment. Profitant du chaos ambiant, l'Etat islamique s'est implanté en Libye où l'organisation compte entre 2 000 et 3 000 hommes, selon l'ONU. Depuis l'écroulement de l'Etat libyen, le pays est une des voies les plus empruntées par les immigrés d'Afrique subsaharienne en direction de l'Europe.