Le 2 décembre, les députés britanniques ont finalement voté pour lancer des frappes aériennes contre les positions de l'Etat islamique en Irak et en Syrie. Les premières frappes ont visé les lignes pétrolières de Daesh, selon le secrétaire d'Etat à la Défense Michael Fallon.
Parallèlement, le rapport du Conseil de sécurité des Nations Unies a montré que les militants du groupe terroristes prévoyaient la construction d'une base de repli le long des côtes libyennes.
Le rapport indique que le commandement central de Daesh en Irak et en Syrie voit dans le repli en Libye comme la meilleure opportunité pour élargir son présumé califat, considérant que la zone serait plus accessible aux djihadistes européens ne pouvant atteindre le Moyen-Orient.
Un haut fonctionnaire du Département américain de la Défense a déclaré sous couvert d'anonymat au New York Times que ce retrait vers la Libye constituait un «plan d'urgence» pour Daesh.
Le document cite notamment le groupe terroriste en Libye, Abu al-Mughirah Al-Qahtani, qui a souligné l'importance du pays en raison de sa proximité avec le Sud de l'Europe et de l'abondance de ses ressources «inépuisables».
La filiale de Daesh en Libye est composée de 2 000 à 3 000 combattants et reçoit le soutien de ses bases en Syrie et en Irak, selon le rapport qui estime que la filiale du groupe en Libye était passé de 200 à environ 2 000 combattants, dès l'annonce de son expansion en Libye.
Depuis le début de la campagne de frappes aériennes de la coalition internationale menée par les USA en août 2014, 8 300 frappes ont été effectuées sur les positions de Daesh, tandis que la Russie a rejoint la lutte contre le groupe en septembre dernier et le Royaume-Uni a effectué ses premières frappes le 3 décembre après un vote des députés.
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L'Etat islamique fait désormais face à la possibilité de perdre l'un de ses derniers points de passage en Syrie après que le président américain Barack Obama a exigé d'Ankara la fermeture d'un tronçon de 100 km de sa frontière avec la Syrie, ce qui pourrait priver le groupe terroriste de fournitures et de combattants en provenance de la Turquie.
En Libye, cependant, les membres de daesh ont la possibilité de se déplacer plus librement et profiter de l'instabilité qui sévit dans le pays depuis le renversement du colonel Kadhafi en 2011 par l'Occident.
Le groupe contrôle désormais des territoires importants à l'Ouest de la capitale Tripoli et à Tobrouk à l'est, couvrant une superficie de près de 250 km sur la côte méditerranéenne, selon le New York Times.
Les combattants de Daesh ont également accès à des réserves de pétrole considérables dans les territoire conquis, malgré les frappes aériennes de la coalition.