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La Libye ne peut pas maîtriser les flux de migrants : «l’OTAN a détruit nos bateaux garde-côtes»

Les garde-côtes libyens manquent d’équipements essentiels et de ressources techniques pour contrôler l’afflux de migrants à travers la Méditerranée, a annoncé le porte-parole de la marine de guerre libyenne à RIA Novosti.

La raison essentielle de l’impuissance libyenne, selon le colonel Ayoub Kassem, provient du fait que la coalition internationale menée par l’OTAN a détruit sa flotte de bateaux modernes lors de son opération militaire en Libye.

«Nos moyens sont tellement réduits que toute unité de garde-côte à notre place arrêterait de fonctionner. Nous ne possédons que des petits bateaux, dont la majorité sont des pneumatiques», a-t-il précisé.

La communauté internationale a été aussi pointée du doigt pour ses tentatives maladroites de gérer l’immigration incontrôlée à travers la Méditerranée et pour la pression exercée sur la Libye concernant les difficultés liées à la crise des migrants, au lieu de s’occuper des raisons principales du problème.

Les Européens, selon Ayoub Kassem, ne font que «de la propagande» autour du sujet de l’immigration illégale et jettent «de la poudre aux yeux» alors qu’ils ne luttent pas réellement contre ce phénomène. Il a même supposé dans son interview que les pays d’Union européenne sont intéressés par la venue d’une force de travail presque gratuite «exploitable à merci».

L’autre problème – c’est le côté financier de la crise. D’après l’officier, la communauté internationale rechigne à fournir de l’aide à la marine libyenne qui en a besoin. Cependant, certaines organisations financières comme la Banque centrale libyenne et la National Oil Corporation continuent de recevoir de l’assistance financière.

L’intervention militaire en Libye a été menée par la coalition internationale, dominée par les pays-membres de l’OTAN en 2011, et a laissé le pays totalement divisé. Pour l’instant, il y a deux gouvernements – celui de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale, et celui de Tripoli. Mais la division du pays n’est pas une raison pour ne pas fournir de l’aide au pays déchiré par le conflit, qui n’est pas en mesure de contenir l’afflux des migrants, estime Ayoub Kassem.