« La folie continue », écrit ce 24 mai le Bild, au lendemain d’une attaque au couteau sur un quai bondé de la gare de Hambourg. Une attaque qui a eu lieu la veille peu après 18h, en pleine heure de pointe, et au cours de laquelle 18 personnes ont été blessées.
Parmi les victimes, rapporte la presse allemande, quatre personnes sont dans un état critique, six ont été grièvement blessées et huit autres légèrement. Quant à l’assaillante, « une femme âgée de 39 ans », celle-ci a été arrêtée « sans opposer de résistance » a précisé la police. Des forces de police qui – a souligné Bild – « assurent toujours une forte présence » dans cette gare.
« L'enquête sur les circonstances de l'incident bat son plein », a écrit sur X la police d’Hambourg. « Il n'y a jusqu'à présent aucune preuve d'un motif politique », a déclaré Florian Abbenseth, un porte-parole de la police de cette ville du nord de l’Allemagne.
Selon ce dernier, les enquêteurs examineraient la possibilité que l’assaillante se soit trouvée « dans un état d'urgence psychiatrique ». Elle doit être présentée ce 24 mai à un juge.
L’exécutif fédéral et hambourgeois « choqué »
Cette nouvelle attaque à l’arme blanche en Allemagne n’a pas manqué de faire réagir au sein de la classe politique. « C'est choquant de voir des voyageurs attaqués de manière sournoise et lâche », a réagi le ministre fédéral de l’Intérieur, Alexander Dobrindt (CSU). « Les nouvelles de Hambourg sont choquantes», a quant à lui déclaré le chancelier Friedrich Merz après un entretien téléphonique avec le maire d’Hambourg, Peter Tschentscher (SPD). Ce dernier, sur X, a qualifié l’attaque de « choquante ».
Même son de cloche du côté de sa maire adjointe, Katharina Fegebank (Les Verts) qui, sur le réseau social américain, s’est déclarée « profondément choquée » par cet « acte terrible ». Dans une déclaration reprise par la presse, la présidente du Parlement de Hambourg, Carola Veit (SPD), a fait part de sa « consternation ».
« Hormis le traitement des symptômes, rien n'est fait »
« Quiconque croit que les zones sans couteau dissuaderont les agresseurs est dangereux, stupide et naïf », a pour sa part fustigé le chef du groupe parlementaire AfD de Hambourg, Dirk Nockemann, cité par un communiqué du parti. « Hormis le traitement des symptômes, rien n'est fait », a-t-il ajouté, dans cette critique de « mesures vantardes » d’Andy Grote, le sénateur d’Hambourg pour l’Intérieur. Ce dernier avait instauré à l’automne 2023 une zone « sans arme » autour de la gare d’Hambourg.
Cet homme politique, encarté au Parti social-démocrate (SPD), est également connu pour avoir plaidé en faveur de l’expulsion vers l’Afghanistan et la Syrie de ressortissants de ces pays s’étant rendus coupables de crimes. Un appel qui survenait après la mort d’un policier lors d’une attaque au couteau à Mannheim perpétrée fin mai 2024 par un Afghan de 25 ans, qui s’en était pris à un stand d’information de Pax Europa.
Un syndicat policier appelle au renforcement de la vidéosurveillance
Une position qu’il avait réitérée trois mois plus tard, après le meurtre à Solingen de trois participants au Festival de la diversité par un Syrien de 26 ans dans d’une attaque au couteau revendiquée par Daech.
Du côté des syndicats policiers, Andreas Roßkopf, du Gewerkschaft der Polizei, a appelé à un renforcement des moyens de contrôle pour la police fédérale dans les gares. Selon lui, les policiers ont besoin d’une « technologie de caméra assistée par l’IA [intelligence artificielle] qui inclut également la reconnaissance comportementale afin que de telles anomalies comportementales puissent être détectées », propos repris par le Hamburger Abendblatt.