Un sondage CSA publié le 2 mai 2025 révèle que 79 % des Français soutiennent l’installation systématique de portiques de sécurité dans les collèges et lycées, une mesure plébiscitée après l’attaque au couteau du 24 avril 2025 au collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes, où un adolescent de 16 ans a tué une lycéenne de 15 ans et a blessé trois autres élèves.
Cette tragédie, survenue dans un contexte de hausse des violences par arme blanche (10 397 attaques en 2024, dont 130 dans les collèges et lycées d’Île-de-France), a ravivé le débat sur la sécurisation des écoles.
Un sujet qui divise la classe politique française
Le Premier ministre François Bayrou a qualifié l’installation de portiques de « piste » pour bannir les armes blanches, soulignant qu’« on ne peut pas rester les bras croisés » face à cette violence. Le sondage montre un fort consensus : 94 % des 18-24 ans, 85 % des femmes (contre 73 % des hommes) et 94 % des sympathisants RN approuvent la mesure, contre 69 % des électeurs Renaissance.
Cependant, l’idée divise la classe politique. À droite, Laurent Wauquiez, qui a équipé des lycées en Auvergne-Rhône-Alpes dès 2015, et Éric Ciotti, prônant « portiques et vidéoprotection », soutiennent la mesure. À gauche, Manon Aubry (LFI) dénonce une « course sécuritaire », estimant le coût à 100 000 € par établissement pour 12 000 écoles, soit 1,2 milliard €, et argue que les attroupements aux entrées pourraient être ciblés par des « déséquilibrés ».
Les syndicats, comme le SNPDEN, critiquent l’efficacité des portiques, plaidant pour plus de psychologues et d’infirmiers scolaires pour traiter la santé mentale des jeunes, un « sujet tabou » selon Nicolas Mayer-Rossignol (PS).
Le coût et la faisabilité des portiques, estimés entre 3 000 et 6 000 € par unité, posent problème, tout comme leur incapacité à détecter des couteaux en céramique. Des sénateurs, comme Annick Billon, privilégient la prévention à la « surenchère sécuritaire ».