Selon ce document, l'organisation terroriste «serait en train de se préparer à essayer d’utiliser des armes de destruction massive, interdites par le droit international, lors de prochaines attaques». Le document, rédigé suite aux attentats de Paris, affirme que l’Etat islamique a déjà fait passer des matériaux destinés à construire ces armes en Europe.
Si les polices britannique et française se préparent déjà à plusieurs types d’attaques terroristes, le rapport européen affirme que les gouvernements devraient réfléchir à communiquer à la population «la possibilité d’une attaque terroriste faisant usage d’armes chimique, biologique, radiologique, ou même nucléaires». Le 19 novembre dernier, le Premier ministre français, Manuel Valls, avait évoqué devant le parlement le risque d’une attaque chimique, quelques jours après la publication d’un arrêté portant sur la distribution aux services hospitaliers d’urgence d’antidotes aux gaz neurotoxiques.
Le rapport met en garde : «Aujourd’hui, les citoyens européens ne prennent pas au sérieux la possibilité qu’un groupe extrémiste utilise des armes chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires (CBRN). Considérant ce contexte, l’impact d’une telle attaque, si elle avait lieu, serait encore plus déstabilisant.
Rob Wainwright, directeur d’Europol, a déclaré après les attentats de Paris : « Nous sommes confrontés à une organisation terroriste très sérieuse, active dans les rues européennes, qui dispose de moyens importants et d’une grande détermination. Ceci représente la menace terroriste la plus sérieuse à laquelle nous avons été confrontés en Europe depuis 10 ans».
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Nomi Bar-Yaacov, chercheur associée au département sécurité du think thank Chatham House, a affirmé qu’il y avait «un risque réel pour que l’Etat islamique utilise des armes non conventionnelles en Europe et ailleurs». Wolfgang Rudischhauser, directeur du Centre pour la non-prolifération des armes de destruction massive à l’OTAN a déclaré, pour sa part, que «l’Etat islamique a déjà acquis la connaissance et, dans certains cas, le savoir-faire qui pourrait lui permettre d’utiliser des CBRN comme armes».
On peut aussi lire dans le rapport que «l’Etat islamique a, et continue de recruter, des centaines de combattants étrangers, dont certains dotés de diplômes en physique, chimie et informatique, dont les experts pensent qu’ils pourraient être capables de construire des armes à partir de substances brutes». Les gouvernements européens ont été mis en garde afin d’être vigilants concernant «les individus radicalisés qui ont accès, ou travaillent, dans des zones sensibles».
Les services de renseignement ont aussi prévenu du retour de combattants djihadistes dotés de «compétences dans les CBRN». L’étude précise que «150 cas de trafics de matériaux nucléaires ou radiologique sont recensés chaque année» et que «des substances CBRN ont été amenées dans l’Union européenne sans avoir été détectées».
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