«Nous avons besoin de l'Arabie saoudite pour résoudre les conflits dans la région», déclare-t-il dans une interview accordée au Bild am Sonntag.
Le vice-chancelier a usé d'une formulation diplomatique avant de se montrer beaucoup plus critique sur le présumé double-jeu qu'entiendrait l'Arabie Saoudite avec plusieurs organisations considérées comme extrémistes. Allié traditionnel des occidentaux dans la région, le royaume saoudien est désormais pointé du doigt par le dirigeant du Parti social-démocrate (SPD) qui exige l'arrêt définitif des financements des mouvances religieuses radicales. «Mais nous devons aussi dire clairement que ce n'est plus le moment de regarder ailleurs (quand il y a un problème). Des mosquées wahhabites sont financées dans le monde entier par l'Arabie saoudite. En Allemagne, beaucoup d'islamistes dangereux viennent de ces communautés», a-t-il affirmé pour illustrer ses propos.
L'Arabie Saoudite par le biais son ambassade à Berlin n'a pas tardé à répondre aux déclarations de Sigmar Gabriel. Dans un communiqué, elle déclare être intéressée à «lutter contre la radicalisation des jeunes», tout en lui rappelant qu'elle participait avec l'Allemagne au sein de la coalition à la lutte contre l'Etat islamique. Malgré les précisions de Riyad, de nombreux politiques allemands doutent sérieusement de la volonté du pays à lutter contre le terrorisme et la propagation des idéologies radicales. A l'image de Thomas Opperman, autre membre du SPD qui a affirmé de son côté que l'Arabie Saoudite en promouvant son idéologie wahhabisme a permis l'émergence de groupe comme l'Etat islamique.
Cette joute verbale entre Riyad et Berlin révèle la profonde inquiétude de l'émergence de la mouvance salafiste dans le pays. Le BDN a révélé que le nombre de salafistes serait aujourd'hui de 7900 contre 5500 il y à peine deux ans.