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Le BND met en garde contre une destabilisation du monde arabe par l'Arabie saoudite

L'agence de renseignement allemand Bundesnachrichtendienst (BND) a publié un rapport accablant sur l'Arabie saoudite affirmant que le royaume tentait de déstabiliser le Moyen-Orient avec des guerres par procuration au Yémen et dans la région.

Le document du BND s'intéresse notamment au ministre de la Défense de l'Arabie saoudite, le prince héritier Mohammed ben Salmane, qui tenterait de renforcer sa place dans la succession au trône tout en déstabilisant dangereusement les relations avec ses alliés d'autrefois dans la région. 

«La position diplomatique basée sur la prudence et la retenue des membres plus âgés de la famille royale saoudienne a été remplacée par une politique impulsive et interventionniste» affirme le BND dans son rapport.

L'agence de renseignement accuse de fait ben Salmane, deuxième dans la succession au trône, ainsi que son père, le roi Salmane en personne, de façonner l'image d'une Arabie saoudite qui serait le leader du monde arabe.

Le BND ajoute que la quête de ben Salmane pour consolider sa place dans le leadership de la nation pourrait également irriter les autres membres de la famille royale.

Entre autres raisons de cette réorientation de la politique internationale saoudienne, le BND cite également un certain changement perçu dans le rôle des Etats-Unis en tant que garant de la stabilité dans la région face à l'influence croissante exercée par l'Iran.

Depuis l'accession du roi Salmane au pouvoir en janvier 2015, la réponse à l'impasse régionale entre l'Iran et l'Arabie saoudite mise en place par le prince Mohammed s'est révélée beaucoup plus énergique et agressive qu'auparavant, affirme le rapport. 

Le BND assure que cela peut être largement observé dans l'intervention militaire de l'Arabie saoudite au Yémen ainsi que dans son soutien accru aux rebelles syriens dans le but de renverser le président Bachar el-Assad.

Une rivalité avec l'Iran de plus en plus affichée 

Le rapport évoque principalement l'action militaire de l'Arabie saoudite au Yémen et en Syrie, mais souligne également que d'autres pays tels que le Liban, le Bahreïn et l'Irak constituent un intérêt croissant pour l'Arabie saoudite, affirmant que le Royaume s'est «préparé à prendre des risques sans précédent au niveau militaire, financier et politique pour éviter de se retrouver à la traîne au niveau régional».

Selon le BND, l'Arabie saoudite continue d'accuser l'Iran d'implication agressive dans la région, pointant du doigt sa coopération avec des organisations paramilitaires comme le Hezbollah au Liban ainsi que d'autres organisations non étatiques dans les zones de conflit du Moyen-Orient.

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L'Iran nie vouloir se mêler des affaires étrangères, mais a accusé à son tour l'Arabie saoudite de porter atteinte à la stabilité régionale à travers son soutien militaire et financier aux rebelles syriens. L'Iran, un allié clef de Bacher el-Assad a également été accusé par l'Arabie saoudite d'aider financièrement la rébellion houthi au Yémen. 

Par ailleurs, il s'avère que l'influence croissante de l'Arabie Saoudite au Moyen-Orient a un prix : le royaume devrait probablement faire face à un déficit budgétaire d'au moins 120 milliards de dollars (113 milliards d'euros) uniquement en 2015. 

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