Le 2 décembre, lors d'un point presse de Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, celui-ci a répondu à une question concernant les déclarations de Kaja Kallas quant à un éventuel envoi de troupes européennes en Ukraine et sur l'impact que cela pourrait avoir sur l'évolution du conflit.
«Nous avons toujours demandé la fin de ce conflit et nous ne voulons pas encourager une nouvelle escalade de la part d'un camp ou de l'autre. Nous voulons voir la fin du conflit pour le bien des civils en Ukraine, pour le bien des civils en Russie», a déclaré le porte-parole onusien, ajoutant que la fin du conflit devrait être en accord avec «les résolutions de l'Assemblée générale, du droit international et de l'intégrité territoriale».
«Nous ne sommes pas dans le domaine de la spéculation» a-t-il rétorqué, alors relancé quant au fait qu'une telle décision européenne pourrait être considérée par les Nations unies comme une «escalade».
L'Europe doit «jouer son rôle», estime Kallas
La veille, Kaja Kallas, la nouvelle chef de la diplomatie européenne, qui a remplacé Josep Borrell à ce poste, avait déclaré qu'elle n'excluait pas la présence de troupes européennes en Ukraine. Selon elle, l'Europe devrait «jouer son rôle» si un cessez-le-feu était conclu et qu'il s'avérait nécessaire d'envoyer des troupes pour en contrôler le suivi, avait rapporté le site Euractiv. «En tout cas, le choix en la matière appartient à l'Ukraine», avait ajouté l'ex-Première ministre estonienne.
«Jusqu'à présent, la discussion a porté sur les pays qui sont prêts à envoyer des soldats en Ukraine et ceux qui ne le sont pas. Je pense que rien ne peut être exclu et qu'il faut maintenir une certaine ambiguïté stratégique sur cette question» a déclaré Kaja Kallas a plusieurs médias, à bord du train l'emmenant à Kiev, toujours selon le site d'information européen.
Début novembre, le Wall Street Journal ébruitait un plan que l'équipe de Trump envisagerait pour mettre un terme au conflit ukrainien, évoquant une zone démilitarisée de 1300 kilomètres gardée par des Européens.
Dans un style similaire à celui de Kallas, fin février, le président français Emmanuel Macron avait déclaré, au nom d'une certaine «ambiguïté stratégique», que l'envoi de troupes occidentales en Ukraine ne pouvait «être exclu». Une sortie, qui avait surpris les alliés occidentaux de Kiev, et dont s'étaient notamment désolidarisés Washington et Berlin. Il n'était alors pas question d'un cessez-le-feu en Ukraine.