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Première visite de Scholz à Kiev en 2 ans et demi : 650 millions d'euros promis à l'Ukraine dès son arrivée

Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est rendu à Kiev pour rencontrer Volodymyr Zelensky, annonçant une aide militaire de 650 millions d'euros à l'Ukraine. La visite pourrait influencer sa campagne électorale face à l'opposition, alors que le Kremlin n'attend rien de Scholz, compte tenu de sa récente conversation avec Vladimir Poutine.

Olaf Scholz, chancelier allemand, est en visite à Kiev pour la première fois en plus de deux ans et demi. Il vient rencontrer Volodymyr Zelensky, homme politique ukrainien dont le mandat présidentiel a pris fin en mai 2024. Le précédent déplacement d'Olaf Scholz à Kiev remonte à juin 2022. Dès son arrivée, il a annoncé sur X une aide militaire d'une valeur de 650 millions d'euros à Kiev, comprenant des systèmes IRIS-T, des chars Leopard-1, des drones de reconnaissance et d'attaque. Cette aide devrait être livrée à l'Ukraine avant la fin de l'année. 

Le journal allemand Tagesschau estime qu’Olaf Scholz utilise cette visite à Kiev pour sa campagne électorale, mentionnant notamment les propos de Vassili Golod, correspondant de l'ARD, consortium de médias publics allemands. Celui-ci rapporte que Zelensky avait également invité le leader de l'opposition allemande Friedrich Merz à venir à Kiev. «Il n'est pas exclu qu’Olaf Scholz ait voulu anticiper la visite de Merz», cite Tagesschau. Friedrich Merz est le président de l'Union chrétienne-démocrate, parti politique allemand, et le principal rival d’Olaf Scholz dans la course à la chancellerie, fervent partisan d'un soutien continu à l'Ukraine.

Dmitri Peskov, porte-parole du président russe, a déclaré que le Kremlin suivait attentivement les nouvelles de Kiev, où le chancelier allemand Olaf Scholz était arrivé. Il a constaté que Vladimir Poutine n'avait transmis aucun message par Olaf Scholz. «Je ne dirais pas que nous attendons quoi que ce soit de cette visite. Nous suivons bien sûr tous les contacts. Après tout, l'Allemagne maintient sa ligne de soutien inconditionnel à l'Ukraine», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Dmitri Peskov a ajouté que le Kremlin pouvait «simplement rappeler avec satisfaction» qu'un échange téléphonique avait eu lieu entre Vladimir Poutine et Olaf Scholz le 15 novembre pour la première fois en près de deux ans. «Le dialogue est toujours un phénomène positif», a-t-il conclu.

Olaf Scholz est devenu chancelier d'Allemagne en décembre 2021, succédant à Angela Merkel. Des élections parlementaires anticipées devraient avoir lieu d'ici la fin du mois de mars. Scholz se présentera à nouveau en tant que candidat du Parti social-démocrate d'Allemagne.

Exposant son programme en tant que candidat à la chancellerie, Scholz a énoncé les principaux points de sa position sur le conflit en Ukraine lors d'une conférence de presse de son parti. Il a indiqué qu'il soutenait le financement de l'aide à Kiev par des emprunts au budget de l'Allemagne, mais était contre la livraison de missiles à longue portée Taurus à l'Ukraine. De plus, le chancelier allemand ne soutient pas l'autorisation de frappes de longue portée en profondeur de la Russie.

La visite de Scholz en Ukraine intervient dans un contexte d'incertitude: au sein de l'Union européenne, nombreux sont ceux qui craignent que le président élu des États-Unis, Donald Trump, ne réduise le soutien à Kiev, ce qui obligerait les pays européens à prendre de plus grands engagements et mettrait l'armée ukrainienne dans une position difficile.

Le 15 novembre, le président russe Vladimir Poutine s'est entretenu par téléphone avec le chancelier allemand Olaf Scholz, à l'initiative de la partie allemande. Vladimir Poutine a rappelé que la crise ukrainienne était «le résultat direct de la politique agressive menée depuis des années par l'OTAN, visant à créer en territoire ukrainien un bastion antirusse», tout en ignorant les intérêts sécuritaire de la Russie et en bafouant les droits des habitants russophones. En ce qui concerne les perspectives de règlement politico-diplomatique du conflit en Ukraine, le président russe a souligné que la Russie n’avait jamais refusé les négociations, interrompues par le régime de Kiev, et restait ouverte à leur reprise. Les propositions de la Russie sont bien connues: «Les accords possibles doivent prendre en compte les intérêts de la Russie en matière de sécurité, s'appuyer sur les nouvelles réalités territoriales et, surtout, éliminer les causes profondes du conflit».