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Le Pakistan refuse de laisser entrer 30 de ses migrants déportés hors d'UE en charter

Islamabad a refusé de permettre à 30 migrants pakistanais déportés de Grèce à débarquer sur son sol en avion jeudi, une semaine après des entretiens avec l'Union européenne pour régler un différend sur les rapatriements forcés.

Un haut fonctionnaire de l'UE a déclaré la semaine dernière que le Pakistan se tiendrait à un accord pour accueillir les citoyens qui sont expulsés d'Europe continentale, quelques jours après que le ministre pakistanais de l'Intérieur Nisar Ali Khan a déclaré qu'Islamabad suspendait un accord en vertu duquel des milliers de réfugiés pakistanais sont rapatriés chaque année. 

On estime à 50 000 le nombre de Pakistanais qui voyagent légalement à travers l'Europe pour des raisons professionelles chaque année. L'an dernier, environ 21 000 Pakistanais vivant en Europe sans autorisation légale ont été sommés de retourner au Pakistan, selon les statistiques de l'UE.

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Mais le ministère de l'Intérieur a déclaré que les 30 personnes arrivées par charter jeudi étaient des «déportés non vérifiés».

«Sur les ordres du ministre de l'Intérieur, la FIA n'a pas permis à ces personnes expulsées illégalement ainsi qu'à l'équipage de quitter l'avion», a indiqué le ministère dans un communiqué, se référant à l'Agence fédérale d'investigation du Pakistan.

«Bien que tous les problèmes avec le Commissaire européen ont été réglés, les lois pakistanaises ont été violées, ce qui est absolument inacceptable», a déclaré Khan.

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Il n'a pas précisé les raisons du refus d'accueil des 30 migrants. La mission de l'UE au Pakistan n'a quant à elle fait aucun commentaire.

Mardi 1er décembre, des affrontements avaient éclaté à la frontière entre la Grèce et la Macédoine lorsque la police anti-émeute macédonienne a tiré des gaz lacrymogènes pour repousser jusqu'à 1000 migrants essentiellement pakistanais qui tentaient de forcer le barrage nouvellement érigé à la frontière, selon un témoin interrogé par Reuters.

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