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Un journaliste violemment battu par un garde turc à la frontière syrienne

Peu après l'emprisonnement de deux journalistes d'opposition en Turquie, le documentariste Nagieb Khaja, qui couvre le conflit syrien, a été sévèrement passé à tabac par un officier, malgré la présentation de sa carte de presse.

Violemment pris à partie par les forces de l'ordre turques alors qu'il avait présenté son accréditation, l'homme a raconté sa mésaventure sur Twitter.

D’origine danoise, Nagieb Khaja est un journaliste de terrain qui a, par le passé, traité de sujet tels que la problématique du djihadisme ou la guerre d'Afghanistan. Auteur de plusieurs reportages, il couvre aujourd'hui le conflit syrien. Pour les besoins de son nouveau documentaire, intitulé «Les djihadistes occidentaux en Syrie», il opte pour la méthode du journaliste embarqué, filmant depuis l'intérieur une cellule du groupe djihadiste al-Nosra, affilié à Al-Qaïda. Son but était ainsi de retracer l'itinéraire des combattants partis de l'étranger pour faire le djihad dans la région. 

Récemment, le quotidien Cumhuriyet, connu pour sa position critique vis-à-vis du président Erdogan, a été pris pour cible par le gouvernement de Turquie. Alors que le rédacteur en chef du journal, Can Dündar, et un correspondant, Erdem Gül, ont tous deux été arrêtés, le directeur-général a indiqué que le gouvernement allait effectuer un nouveau contrôle fiscal des comptes de la publication. Les deux journalistes, accusés d'«espionnage» et de «divulgation de secrets d’Etat», risquent jusqu'à 45 ans de prison. 

Christophe Deloire, le secrétaire général de l'ONG Reporters sans Frontières, qui défend la liberté de la presse dans le monde, s'est inquiété de la situation de celle-ci en Turquie, affirmant qu'«il semble qu’en Turquie la justice poursuive plus régulièrement les journalistes que les complices de Daesh».