Outre le rédacteur en chef, Can Dündar, l'accusation a signalé que le représentant de Cumhuriyet à Ankara, Erdem Gül serait lui aussi poursuivi en justice.
Dündar est arrivé au tribunal d'Istanbul ce jeudi. Il a affirmé que son collègue et lui étaient «ici pour défendre le journalisme».
«Nous sommes venus ici pour défendre le droit du public à obtenir la vérité et être auc courant des mensonges de leur gouvernement, a martelé Can Dündar, cité par Zaman.
Des articles publiés en première page de Cumhuriyet en mai dernier affirmaient que l'Organisation nationale de renseignement (MIT) de la Turquie se livrait à de la contrebande en envoyant des camions d'armes vers la Syrie et avait été prise sur le fait deux fois consécutivement en 2014.
Les camions auraient été arrêtés et fouillés par la police. Des journalistes de Cumhuriyet seraient ensuite parvenus à obtenir des photos de leur contenu.
Selon le journal, les camions transportaient six conteneurs en acier contenant plus de 1 000 obus d'artillerie, 50 000 munitions pour armes automatiques, 30 000 mitrailleuses lourdes et 1 000 obus de mortier.
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Les armes auraient été livrées à des groupes extrémistes qui luttent contre le gouvernement syrien du président Bachar el-Assad, que Ankara veut chasser du pouvoir à tout prix.
Les autorités turques ont nié les allégations, assurant que les camions transportaient de l'aide humanitaire aux tribus turkmènes, l'ethnie turque de Syrie. La diffusion des clichés a été considérée comme un acte de «trahison» et d'«espionnage».
Un rapport de Human Rights Watch de 2014 avait déjà averti d'un danger pour la Turquie en matière de droits de l'Homme notamment à cause de la répression de la liberté d'opinion dans les médias, de la dissidence et de l'affaiblissment de la primauté du droit sous la président du président Erdogan.
De nombreux journalistes turcs sont confrontés à des peines de prison sévères pour avoir dénoncé des cas de corruption au sein du gouvernement et subissent une surveillance quasi-constante de la part de l'Etat turc.
Le régime de Recep Tayyip Erdogan a également tenté de bloqué des médias sociaux tels que YouTube et Twitter à plusieurs reprises.
Avant les élections de novembre, la police turque a effectué des raids contre les bureau du média d'opposition Koza Ipek.
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