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L'Iran dispose de son propre réseau d'espionnage en Israël

Les services israéliens ont récemment démantelé cinq cellules d'espionnage liées à l'Iran. Les suspects arrêtés glanaient des informations sur la géolocalisation des bases militaires de Tsahal. L'agence de sécurité intérieure israélienne, le Shin Bet, a indiqué qu'ils prévoyaient également d'assassiner le maire d'une ville importante.

Le Mossad n'est pas seul. Alors que les services de renseignement israélien multiplient les opérations aux quatre coins du Moyen-Orient pour localiser et éliminer des cadres du Hezbollah, du Hamas ou des Gardiens de la révolution, l'Iran n'est pas en reste dans la guerre de l'espionnage. 

Outre le théâtre militaire et les affrontements armés, cette guerre d'espionnage, plus silencieuse, oppose les deux ennemis régionaux. L'Iran tente d'obtenir des informations sur Israël par le biais de relais locaux. 

Un article de L'Orient-Le Jour, paru le 27 octobre, relate ainsi que l'agence de sécurité intérieure israélienne, le Shin Bet, a récemment démantelé cinq cellules d'espionnage. Elles étaient composées de Palestiniens, mais surtout de citoyens israéliens, dont certains auraient travaillé pour le compte de Téhéran pendant plusieurs années. 

Des suspects d'origine azerbaïdjanaise 

La cellule d’espionnage démantelée à Haïfa lundi 21 octobre par le Shin Bet témoigne ainsi d’un élargissement du réseau des agents travaillant pour le compte de Téhéran. Recrutés sur place par l’Iran, les sept prévenus de nationalité israélienne sont soupçonnés d'avoir, pendant deux ans, photographié et recueilli des informations sur des installations de l'armée de l'air et de la marine, des ports, des systèmes de défense antimissile du Dôme de fer et une centrale électrique, précise le communiqué du Shin Bet. 

«Ces individus, sous direction iranienne, projetaient d'assassiner un scientifique israélien de haut niveau et le maire d'une grande ville israélienne», ajoute le texte. Les suspects arrêtés auraient effectué entre 600 et 700 missions de collecte de renseignements en deux ans sous la direction de deux agents des services de renseignements iraniens.

Tous originaires d’Azerbaïdjan, ces agents sont également soupçonnés d'avoir obtenu des cartes de sites sensibles, dont la base d'entraînement de la brigade Golani – visée ce mois-ci par une frappe du Hezbollah qui a fait quatre morts parmi les militaires et huit blessés –, et d'avoir recueilli des renseignements sur les bases aériennes de Nevatim – attaquées par l'Iran en octobre –, ainsi que sur le commandant de la base et son fils dans le but de les assassiner. 

Toujours selon L'Orient-Le Jour, l'écart de renseignements entre l'Iran et Israël reste tout de même important compte tenu de l'opacité du territoire israélien et de la surveillance du pays. Les Israéliens ont plus de facilité à obtenir des informations cruciales sur l'exécutif iranien notamment en raison de l'hétérogénéité ethnique de l'Iran et de la présence d'opposants à l'intérieur du pays, à l'instar des Kurdes, des Baloutches, des Azéris ou des Arabes.