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Tentative d’assassinat contre Evo Morales : l’ancien président bolivien aurait échappé de peu à la mort

Evo Morales, ex-président bolivien, déclare avoir échappé à une tentative d’assassinat. Il a publié une vidéo montrant son véhicule criblé de balles et son chauffeur blessé. Il exige des sanctions contre deux ministres, tandis que le gouvernement bolivien l’accuse de déstabiliser le pays en faisant bloquer les principales routes par ses partisans.

Véritable thriller en Bolivie : l'ancien président du pays, Evo Morales (2006-2019), affirme avoir échappé à une tentative d'assassinat. Selon une vidéo diffusée dimanche 27 octobre sur son compte Facebook, Evo Morales se trouvait à bord d’un véhicule criblé de balles, aux côtés de son chauffeur.

Dans cette vidéo de quatre minutes, on distingue Evo Morales installé sur le siège passager, parlant au téléphone, tandis que des impacts de balle transpercent le pare-brise. Le chauffeur, blessé à la tête, parvient malgré tout à conduire le véhicule. Selon les déclarations de Evo Morales, quatorze coups de feu auraient été tirés sur sa voiture.

Face à cette agression, Evo Morales a exigé la démission de deux ministres de premier plan : Carlos del Castillo, ministre de l'Intérieur, et Edmundo Novillo, ministre de la Défense. Dans un message posté sur X, Evo Morales a appelé le président Luis Arce à prendre des mesures : «Si le président Arce n’a pas commandité cette tentative d’assassinat, il doit démettre Carlos del Castillo et Edmundo Novillo de leurs fonctions, ainsi que les policiers impliqués, et ouvrir immédiatement une enquête».

Une tentative de déstabilisation politique ?

Le gouvernement bolivien a accusé Evo Morales de chercher à saper l'ordre constitutionnel et à déstabiliser le pays. Selon le journal bolivien El Deber, en effet, les partisans de l'ancien président bloquent plusieurs des principales routes du pays depuis deux semaines.

«Le ministère bolivien des Affaires étrangères attire l'attention de la communauté internationale sur des événements visant à déstabiliser notre pays. Ces actions sont dirigées par l'ex-président Evo Morales, qui tente de porter atteinte à l'ordre démocratique, ce qui représente une menace non seulement pour la Bolivie mais aussi pour la stabilité et la sécurité de notre région», indique le communiqué.

Roberto Rios, vice-ministre bolivien de l’Intérieur, a affirmé que les forces de l’ordre boliviennes n’avaient pas reçu de mandat d’arrestation contre Evo Morales, ajoutant que l’enquête concernant cette attaque contre le véhicule de l’ex-président était en cours. «En tant qu’autorité de l’État, nous devons vérifier la véracité de ces déclarations», a précisé Roberto Rios aux journalistes lors d’une intervention diffusée sur la chaîne Bolivia TV, insistant sur le fait que le respect des procédures légales demeure une priorité.

Evo Morales et Luis Arce : tensions et divergences

Luis Arce, actuel président de la Bolivie et ancien ministre de l’Économie sous Evo Morales, a annoncé en août dernier un projet de référendum sur la limitation des mandats présidentiels et le nombre de parlementaires, parmi d’autres réformes. Ce projet inclut la restriction de la présidence à deux mandats non consécutifs, une mesure qui empêcherait Morales de se présenter aux élections de 2025.

Les rapports entre les deux hommes, jadis alliés, se sont envenimés au fil des mois, particulièrement autour de la question de la candidature présidentielle pour le parti au pouvoir, le Mouvement vers le socialisme.