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Journalistes tués au Liban : Beyrouth porte plainte auprès du Haut Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU

Le Liban a porté plainte auprès du Haut Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies après la mort de trois journalistes tués le 25 octobre, peu avant l'aube, par une frappe israélienne contre leur lieu d'hébergement dans le sud-est du pays. Le ministre libanais de l'Information a qualifié cette attaque de «crime de guerre».

Le Liban a porté plainte auprès du Haut Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, après une frappe israélienne qui a coûté la vie à trois journalistes libanais.

«Le gouvernement a pris les mesures nécessaires concernant l'attentat qui a tué les journalistes et la tentative de meurtre des autres journalistes à Hasbaya», a affirmé ce 26 octobre le ministre libanais sortant de l’Information, Ziad Makari, lors d'une conférence de presse diffusée par la chaîne libanaise MTV.

La frappe mortelle est survenue le 25 octobre, vers 3h30 du matin, à Hasbaya, une localité du sud-est du Liban où les équipes de plusieurs médias s'étaient installées pour couvrir le conflit entre le Hezbollah et l'armée israélienne. Deux des journalistes tués travaillaient pour la chaîne Al-Mayadeen, le troisième pour la chaîne du Hezbollah Al-Manar.

«Le chef du gouvernement s'est entretenu hier avec le chef de la diplomatie. Le ministère des Affaires étrangères a déposé des plaintes au Haut Commissaire aux droits de l'homme à Genève. Une plainte serait aussi présentée au Conseil de sécurité de l'ONU et à l'Unesco. Le ministère de l'Information a également écrit à l'Unesco en ce sens», a précisé Ziad Makari ce 26 octobre.

«L'agression israélienne est multidimensionnelle», estime Makari

Ziad Makari a également appelé la presse libanaise à «éviter de se laisser entraîner par la désinformation, particulièrement celles véhiculées par l’ennemi, et à préserver la paix civile tout en évitant de prendre contact avec des comptes [en ligne] de l’ennemi israélien».

Le ministre libanais a par ailleurs mis en garde contre «le danger qui guette la presse libanaise». Et d'inciter la communauté internationale à «assumer ses responsabilités pour arrêter les tueries israéliennes».

«L'agression israélienne est multidimensionnelle, entraînant la destruction des villages et du patrimoine culturel, tout en suscitant des conflits internes. Les médias peuvent contribuer à préserver l'unité ou bien sombrer dans les désaccords», a déclaré le responsable libanais devant la presse. «La liberté de la presse est sacrée», a-t-il encore souligné.

Au moins 128 journalistes et professionnels des médias ont été tués entre le début de la guerre à Gaza et le 9 octobre 2024, selon le Comité pour la protection des journalistes (CJP).