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«Une guerre de civilisation contre le barbarisme» : Netanyahou enjoint en direct aux Français de soutenir Israël

Dans une interview exclusive sur une chaîne privée française, le Premier ministre israélien a fait des parallèles avec les attentats islamistes qui ont frappé la France et affirmé que le conflit actuel au Proche-Orient était un combat pour la sauvegarde de l'Occident. Netanyahou s'est également déclaré «déçu» de sa relation avec Macron.

Le 23 octobre, Benjamin Netanyahou a accordé depuis Jérusalem une interview à la chaîne privée française Cnews. Répondant aux questions de Laurence Ferrari, le Premier ministre israélien a exprimé en direct son point de vue sur la situation au Moyen-Orient.

Dès le début de l'entretien, le chef du Likoud a insisté sur le fait que l’on «était au début de la fin de la guerre». Une formule qu'il avait employée dans la foulée de la confirmation de l'élimination du chef du Hamas, Yahya Sinouar. «On n’est pas vraiment à la fin», a-t-il enchaîné, ajoutant : «Nous avons atteint les capacités de combat du Hamas. Nous avons eu leur chef, qui était à la tête de l’attaque la plus sanglante contre les Israéliens.»

S'adressant directement aux Français, et plus généralement à l'Occident, Benjamin Netanyahou a déclaré que le combat de l'État hébreu n'était pas uniquement la guerre d'Israël contre ses ennemis propres. «Nous ne combattons pas seulement pour nous. Nous combattons pour vous aussi. C’est une guerre de civilisation contre le barbarisme. Ce n’est pas seulement du terrorisme. C’est pire que cela», a-t-il lancé.

Netanyahou «déçu» par Macron

Continuant sur l'idée de lutte commune à l'Occident et Israël, il a déclaré : «Ce sont des supplétifs terroristes du Hamas qui, il y a un an, ont violé des femmes et les ont décapitées. Ils ont décapité des hommes et ont brûlé des bébés vifs. C’est une sauvagerie qui nous rappelle les nazis». Il a ensuite insisté : «On les combat en votre nom, ils ont tué un professeur en France et un prêtre français dans son église».

Une référence au père Jacques Hamel, prêtre octogénaire égorgé dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray en juillet 2016 par des individus se réclamant de l'État islamique. Le Premier ministre israélien a ajouté : «Ces terroristes radicaux assassinent des chrétiens, des Arabes, des Juifs», «ils assassinent tout le monde […] La France doit soutenir Israël».

Benjamin Netanyahou est également revenu sur sa relation avec Emmanuel Macron. «J’ai parlé à Emmanuel Macron, et j’ai été extrêmement déçu», a déploré le Premier ministre israélien. Au cours de l'entretien, il a notamment souligné une évolution de la position de Paris à l'égard du conflit.

«Il nous a soutenus au début de la guerre mais, petit à petit, j’ai vu qu’il changeait de position et qu’il prenait des positions qui sont contre nos intérêts communs», a déclaré le Premier ministre israélien. «Il a mis un embargo sur Israël alors que l’Iran n’a pas fait un embargo sur le Hezbollah ou sur le Hamas», a-t-il ajouté, en référence à des propos d'Emmanuel Macron début octobre, se déclarant favorable à ce que l'«on cesse de livrer des armes pour mener les combats sur Gaza».