Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté ce 24 septembre la communauté internationale à stopper «le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, de la même manière qu'elle a agi face au dictateur nazi Adolf Hitler des générations auparavant».
«L'attitude d'Israël démontre l'urgence pour la communauté internationale de mettre en place un mécanisme de protection pour les civils palestiniens», a souligné le dirigeant turc dans son discours à la 79e Assemblée générale de l'ONU à New York. Des propos tenus au lendemain d'une série de frappes israéliennes sur le Liban qui ont tué plus de 500 personnes.
«Tout comme Hitler a été arrêté par l'alliance de l'humanité il y a 70 ans, il est impératif que Netanyahou et son réseau de meurtriers soient également stoppés par cette même alliance», a-t-il poursuivi.
Le président turc a également fustigé ceux qui «prétendent travailler pour un cessez-le-feu tout en continuant d'envoyer des armes et des munitions à Israël pour qu'il poursuive ses massacres», dans une attaque à peine voilée à l'encontre des États-Unis.
La Palestine reconnue aux Nations unies
Avant son discours, le chef d'État turc avait exprimé sa satisfaction de voir le représentant de la Palestine à l'ONU, soulignant que sa présence marquait une reconnaissance essentielle au sein de la communauté internationale, à la place «qu'il mérite parmi les États membres, fruit de longues luttes pour les droits des Palestiniens».
«Je souhaite que cette étape historique soit la dernière sur le chemin de l'adhésion de la Palestine aux Nations unies. J'invite également d'autres États, qui ne l'ont pas encore fait, à reconnaître l'État de Palestine dès que possible et à prendre leur place du bon côté de l'histoire en cette période critique», a-t-il ajouté.
Gaza, le «plus grand cimetière du monde»
Concernant l'assaut israélien sur la bande de Gaza, le président Erdogan a souligné la dimension tragique de la situation en affirmant que plus de 41 000 Palestiniens avaient perdu la vie depuis qu'Israël a entrepris sa riposte à la sanglante attaque du Hamas du 7 octobre. «Plus de 17 000 enfants ont été la cible des balles et des bombes israéliennes», a-t-il déclaré.
Insistant sur la crise humanitaire au sein de l'enclave gazaouie, le président turc entendait sensibiliser la communauté internationale sur la gravité de la situation à Gaza, où la population civile, notamment des femmes et des enfants, subissent les conséquences d'un conflit prolongé. «En conséquence des attaques d'Israël, Gaza est devenu le plus grand cimetière du monde pour les enfants et les femmes», a-t-il déploré, d'après l'agence turque Anadolu.
Ce n'est pas la première fois que le président turc compare le Premier ministre israélien à Hitler. «Quelle différence avez-vous avec Hitler ?», avait-il lancé à l’adresse du Premier ministre israélien, lors d’une cérémonie à Ankara le 27 décembre. «Ils vont nous faire manquer Hitler. Ce que fait ce Netanyahou est-il moins que ce qu'a fait Hitler ? Ce n'est pas le cas», avait-il poursuivi.