Alors que l’aviation israélienne menait des raids sur le Liban, faisant plus de 500 morts, des centaines de blessés et des milliers de déplacés, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s'est adressé au peuple libanais dans une vidéo diffusée le 23 septembre sur X (ex-Twitter).
«J’ai un message pour le peuple libanais», débute-t-il. Avant de poursuivre : «La guerre d’Israël n’est pas contre vous. Elle est contre le Hezbollah.» Le chef du Likoud affirme alors que la milice chiite pro-iranienne utilise les Libanais «comme boucliers humains». Le groupe armé «a placé des roquettes dans vos salons et des missiles dans vos garages», ajoute-t-il.
Le Premier ministre israélien martèle que les armes du Hezbollah «sont directement pointées vers nos villes, directement vers nos citoyens». De ce fait, pour justifier les récents bombardements israéliens, Benjamin Netanyahou stipule que Tsahal doit «neutraliser» l’arsenal du mouvement chiite libanais.
Les Libanais pourront revenir chez eux, affirme Netanyahou
Il revient également sur le message adressé aux Libanais de la part de l’armée israélienne, exhortant les habitants des zones bombardées à se mettre à l’abri. «Prenez cet avertissement au sérieux. Ne laissez pas le Hezbollah mettre en danger vos vies et celles de vos proches», assène-t-il. Une fois l’opération terminée, il prévient que les habitants délogés pourront rentrer chez eux.
«Plus de 1 100 cibles et plus de 1 400 types de munitions ont été ciblés», a indiqué le porte-parole arabophone de l’armée israélienne Avichay Adraee sur la plateforme X le 23 septembre. «Des avions de guerre et des drones de toutes les bases de l’armée de l’air ont décollé et effectué, au cours des dernières 24 heures, environ 650 sorties d’attaque dans le but d’éliminer les menaces», a-t-il ajouté, affirmant que ces raids avaient ciblé des bâtiments, des véhicules et des infrastructures dans lesquels «des missiles, des lanceurs de missiles et des drones piégés» se trouvaient. L’aviation israélienne continue de pilonner plusieurs régions libanaises.
Le 24 septembre, la banlieue sud de Beyrouth a une nouvelle fois été frappée par un raid israélien, tuant Ibrahim Kobeissy, commandant au sein du Hezbollah et cinq autres personnes, selon le dernier bilan de L'Orient-Le Jour.
La diplomatie russe appelle a éviter un «scénario catastrophe»
Après les bombardements, y a-t-il un risque d’intervention terrestre ? Selon le média israélien I24, un haut responsable américain a déclaré le 23 septembre que les États-Unis avaient fait part de leur opposition quant à une probable opération militaire sur le sol libanais.
«Nous ne pensons évidemment pas qu'une invasion terrestre du Liban contribuera à réduire les tensions dans la région, à prévenir une spirale d'escalade de la violence, et c'est en partie pourquoi nous nous concentrons tant sur l'utilisation de cette semaine pour explorer ces idées et voir si nous pouvons développer cette porte de sortie», a expliqué la source américaine d’I24.
Face au risque d’embrasement régional, plusieurs pays ont condamné les attaques israéliennes sur le Liban, à l’instar de l’Iran et de la Chine. Les États arabes s’inquiètent d’une escalade et l’ONU craint que le Liban ne devienne «un autre Gaza».
«Nous condamnons fermement les attaques militaires de grande ampleur contre le Liban», a également déclaré ce 24 septembre la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova. Selon elle, il faut faire «tout ce qui est possible» pour empêcher le Proche-Orient de plonger dans un conflit armé de grande ampleur et éviter un «scénario catastrophe».