«La violence n’a pas sa place en Amérique». Dans un message posté sur X (ex-Twitter) dans la soirée du 15 septembre, la vice-présidente des États-Unis et candidate pour les Démocrate à l’élection présidentielle de novembre 2024 Kamala Harris a dénoncé la tentative d’assassinat de son concurrent républicain Donald Trump. Relatant avoir «été informée de rapports faisant état de coups de feu tirés près de l’ancien président Trump et de sa propriété en Floride», elle a déclaré être «heureuse qu’il soit sain et sauf».
Quelque heures plus tôt, un homme armé avait été arrêté par la police à une soixantaine de kilomètres du golf de Donald Trump, près de sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, lieu où avait éclaté une fusillade au moment où le candidat républicain faisait son parcours de golf. Selon les médias américains, qui ont creusé son profil, il s'agissait notamment d'un fervent défenseur de Kiev.
En témoigne, notamment, son apparition dans une manifestation à Kiev en soutien aux derniers combattants ukrainiens à Marioupol, dont de nombreux membres du bataillon ultranationaliste Azov, assiégés au printemps 2022 dans l'usine Azovstal. Des images de ce rassemblement, où l'on voit des manifestants brandir des drapeaux du bataillon, ont été reprises par Azov à des fins de propagande.
«Je suis soulagé que l’ancien président soit indemne […] il n’y a pas de place pour la violence politique ni pour aucune violence dans notre pays» a également affirmé le président américain en exercice, Joe Biden. «J’ai demandé à mon équipe de continuer à veiller à ce que les services secrets disposent de toutes les ressources, capacités et mesures de protection nécessaires pour garantir la sécurité continue de l’ancien président», a-t-il ajouté.
Passe d’arme sur les réseaux sociaux
Sur X, des détracteurs de l'ancien président Trump, à l’instar de Rachel Vindman, ont tourné en dérision cette tentative d'assassinat. «Aucune oreille n'a été blessée. Continuez votre dimanche après-midi», a ainsi lancé celle dont le mari avait témoigné contre Donald Trump lors de la première procédure de destitution intentée par les démocrates. Lors d'un premier attentat mi-juillet, le 45e président des États-Unis avait été blessé par une balle à l'oreille droite.
Commentaire auquel le fils de l’ancien président a réagi, estimant que «ces gens sont complètement déments».
D’autres personnalités de la gauche américaine notamment des influenceurs comme Alex Cole, ont fait valoir que pendant «les fausses conneries de Trump en Floride» un bâtiment a été incendié à Springfield, dans l'Ohio, dans le silence médiatique. Springfield, ville où Donald Trump avait affirmé au cours de son débat télévisé face à Kamala Harris le 10 septembre que des immigrés mangeaient des animaux de compagnie.
De son côté le patron de X Elon Musk, soutien de Donald Trump, a, quant à lui, suggéré sur le ton de l’humour de construire une voiture de golf blindée pour l’ancien président.
Le profil pro-Kiev de l’assaillant souligné par les soutiens de Trump
Le lanceur d’alerte Edward Snowden a fait valoir les activités militantes de l’individu arrêté, Ryan Routh, évoquant ses «activités militaires en Ukraine», avant d’estimer qu'«il est difficile d'imaginer que les agences de la Maison Blanche puissent prétendre n'avoir eu aucun contact avec lui».
L’intérêt de l’individu pour le conflit en Ukraine a également été souligné en France par le président des Patriotes, Florian Philippot, qui affirme que l’homme qui a «voulu assassiner Trump […] apparaît dans un clip de publicité pour le régiment ukrainien Azov». Il ponctue son message par l'accusation : «Tout ça sent l’État profond à plein nez !».
Une autre personnalité souverainiste française s’est exprimé sur le sujet, le président de l’UPR François Asselineau, qui a évoqué un «Démocrate fanatisé pro- Ukraine». «Comment le tueur, un extrémiste pro-ukrainien dont le compte Facebook a déjà été effacé, a-t-il pu s'introduire si près d'un candidat déjà menacé ?» s’est pour sa part interrogé le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan.
Peu de chefs d’États étrangers en exercice ont témoigné leur soutien à Donald Trump, si ce n’est le Premier ministre hongrois Viktor Orbán qui a déclaré ce 16 septembre sur X qu'«il est clair que la vie du président Trump est en danger jusqu'à sa victoire. Nous prions pour vous, Monsieur le Président !».