Chose promise, chose due : le gouvernement algérien a envoyé un tanker vers les côtes libanaises. Le navire «In Ecker» de la compagnie nationale pétrolière algérienne Sonatrach, qui a quitté le 22 août le port de Skikda chargé de 30 000 tonnes de fioul, a accosté le 27 août au port libanais de Tripoli, situé à 85 kilomètres au nord de la capitale Beyrouth.
La compagnie algérienne a précisé que cette quantité était «destinée à assurer l’approvisionnement des centrales électriques libanaises et contribuer à la restauration de l’électricité dans le pays», a rapporté le média TSA. La Sonatrach a notamment précisé que le fioul livré au Liban avait été produit à la raffinerie de Skikda et qu’il se caractérisait par sa «haute qualité énergétique» et «sa faible teneur en soufre, condition nécessaire à la production d’électricité».
Le ministre libanais de l'Énergie, Walid Fayyad, a assuré que cette livraison allait permettre d'allonger l'alimentation du réseau électrique de «quatre à six heures par jour». Le carburant doit être livré aux centrales électriques des villes de Beyrouth, Tripoli, Saïda ainsi que dans les provinces de Baalbek et Nabatiyé. D'autres livraisons sont prévues.
Du diesel égyptien également à la rescousse de Beyrouth
Le même jour, le 27 août, selon le service de presse d’Électricité du Liban (EDL), le Chem Helen, un pétrolier transportant 30 000 tonnes de diesel égyptien, a été acheté par le pays du Cèdre dans le cadre d’un «accord ponctuel» pour aider le pays, a rapporté L'Orient-Le Jour. La cargaison a été déchargée au terminal de Zahrani.
Cette livraison de fioul algérien au Liban intervient quelques jours après la déclaration du gouvernement d'Abdelmadjid Tebboune de fournir du carburant à Beyrouth. En effet, après l’arrêt le 18 août de la dernière unité opérationnelle de la centrale électrique de Zahrani dans le sud du pays, Alger s'est directement engagé à aider le Liban.
Ce n'est pas le seul pays qui soutient le pays du Cèdre dans cette crise énergétique. En juillet dernier, Bagdad avait donné son feu vert pour approvisionner le Liban en carburant, alors que ses deux centrales encore opérationnelles avaient suspendu ou rationné leur production, à la suite d'un imbroglio financier portant sur l'achat de carburant. Un risque de black-out total planait sur le pays après la cessation des activités de la centrale de Deir Ammar le 6 juillet et la suspension partielle de celle de Zahrani, le lendemain.
Jusqu'en 2020, les centrales électriques du Liban étaient notamment approvisionnées par Alger, dans le cadre d'un accord avec la branche de la Sonatrach. L'accord avait été suspendu après des rumeurs sur la qualité du fioul fourni. L'entreprise algérienne n'avait pas renouvelé le bail. D'ailleurs, Beyrouth va bientôt lancer des appels d'offres pour remplacer le fioul algérien.
En 2021, pendant la pénurie de carburant dans les stations-services libanaises, l'Iran avait envoyé plusieurs bateaux-citernes au pays du Cèdre.