France

Ni Macron, ni Mélenchon : Hollande prend la parole et suscite des critiques au centre et à gauche

L’ancien président français François Hollande, redevenu simple député lors des élections législatives du mois de juillet, s’en est pris à Emmanuel Macron et à Jean-Luc Mélenchon dans un entretien publié ce 28 août dans l'hebdomadaire Le Point.

«"Censurer" Lucie Castets est une faute institutionnelle de Macron.» Dans un entretien à l'hebdomadaire Le Point publié ce 28 août, l’ex-président français (2012-2017) s’en est pris à l'ancien secrétaire général adjoint de son cabinet.

François Hollande a jugé sévèrement le refus de son successeur de nommer la candidate du Nouveau Front populaire (NFP) comme Premier ministre.

Selon lui, Emmanuel Macron a commis une «faute institutionnelle» et «politique». «Cette responsabilité ne revient pas au président mais à l'Assemblée nationale après l’écoute de la déclaration de politique générale et de la composition du gouvernement», a précisé le député de la Corrèze. Celui-ci n’a par ailleurs pas ménagé Jean-Luc Mélenchon, le qualifiant de «fardeau» pour la gauche.

«N’importe quoi», Hollande remis en place par Bayrou

«Cette phrase, c'est n'importe quoi», a réagi le président du MoDem François Bayrou, interrogé dans la matinale de BFM-RMC sur cette sortie de l'ancien locataire de l'Élysée.

«François Hollande, que je sache, a été président de la République, il devrait s'en souvenir aussi», a poursuivi ce membre de la majorité centriste, rappelant la première phrase de l'article 8 de la Constitution française de 1958 : «Le président de la République nomme le Premier ministre.»

François Bayrou a par ailleurs invoqué l'extrait d’une vidéo datant de 1977 de l’ancien président François Mitterrand, circulant actuellement sur les réseaux sociaux, dans lequel le futur chef d'État socialiste affirmait que c’était au président Giscard d'Estaing de choisir le Premier ministre.

«Il devrait se faire discret» : l’Insoumis Manuel Bompard égratigne son allié socialiste

Interrogé sur les déclarations de François Hollande, le coordinateur national des Insoumis Manuel Bompard n’a également pas épargné l’ancien chef d’État, élu à la députation sous la bannière du NFP.

«Tous les gens dans ce pays savent que ce qui a fait beaucoup de mal à la gauche depuis dix ans c’est le quinquennat de François Hollande», a rétorqué le député des Bouches-du-Rhône. «Je ne crois pas qu’il soit tout à fait habilité à donner aux uns et aux autres des leçons de ce qui fait du bien à la gauche», a-t-il poursuivi. Manuel Bompard a par ailleurs, dans un message posté sur le réseau social X (ex-Twitter), invité l’ancien président à «se faire discret».

Dans son entretien accordé à l'hebdomadaire, François Hollande a notamment invoqué «une gauche réformiste, libérée de ses démons radicaux» et s’en est pris à Jean-Luc Mélenchon, qui selon lui ferait «beaucoup de mal à la gauche».

Pris à parti sur son attaque en direction de ses alliés du NFP, François Hollande a cependant vu sa critique d’Emmanuel Macron sur son refus de nommer de Lucie Castets à Matignon être saluée par la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier ainsi que par la députée écologiste Sandrine Rousseau.