Le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell a plaidé ce 21 août sur X (ex-Twitter) pour une «levée des restrictions sur l’utilisation des capacités contre l’armée russe». En clair: des missiles de longue portée occidentaux.
Selon lui, celle-ci aurait pour effet de «renforcer l’auto-défense ukrainienne en mettant fin au sanctuaire russe pour ses attaques et bombardements sur les villes et l’infrastructure ukrainiennes». L’utilisation de ces armes de longue portée permettrait aussi à ses yeux de «sauver des vies» et de «réduire la destruction de l’Ukraine», mais surtout d’«aider à faire avancer les efforts de paix».
Ce commentaire intervient à l’issue d’une discussion entre Josep Borrell et le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.
Zelensky se fait insistant
Volodymyr Zelensky a appelé le 19 août ses alliés occidentaux à autoriser Kiev à frapper la Russie avec les armes de longue portée. Car si l’offensive de Koursk attire tous les regards occidentaux, la Russie maintient son avancée dans le Donbass, au centre de la ligne de front. «L'Ukraine ne peut arrêter l'avancée de l'armée russe sur le front que par une seule décision que nous attendons de nos partenaires : la décision sur les capacités à longue portée», a-t-il déclaré.
Le même jour, Volodymyr Zelensky a taclé son allié britannique, fournisseur de missiles Storm Shadow. «Tout au long de cette guerre, le Royaume-Uni a montré un vrai leadership», a-t-il déclaré sur X. Avant d’ajouter : «Malheureusement, ce n'est plus autant le cas récemment. Nous allons discuter de la manière de remédier à cela parce que les capacités à long terme sont vitales pour nous.»
Les alliés occidentaux de Kiev, dont Washington, Paris, Londres et Berlin, ont permis à la fin du mois de mai l’utilisation des missiles de longue portée fournis à l’Ukraine pour des tirs de contre-batterie sur le territoire russe, faisant déjà craindre une escalade et un accroissement de la cobelligérance.
Poutine prévient que la Russie pourrait répondre de manière symétrique
«Cette escalade permanente peut avoir des conséquences graves», a prévenu Vladimir Poutine le 28 mai.
Le 5 juin, en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg, le dirigeant russe a prévenu que la Russie améliorerait ses systèmes de défense anti-aérienne et réfléchirait à une réponse éventuellement «symétrique» aux décisions occidentales. «Si quelqu’un considère possible de livrer de tels missiles dans la zone des combats pour frapper notre pays [...], pourquoi n’aurions-nous pas le droit de livrer nos armes de même classe dans d’autres régions du monde pour frapper les sites sensibles des pays qui font cela contre la Russie ?», a-t-il notamment fait remarquer.