Depuis janvier 2022, 38 465 cas de Mpox, anciennement connue sous le nom de variole du singe, ont été recensés dans plus 16 pays africains, causant 1 456 décès. L'épidémie semble aujourd'hui repartir, avec un variant plus agressif, alors que les données récentes de l'Africa CDC montrent une augmentation inquiétante de 160% des cas en 2024 par rapport à l'année précédente.
Quelque 11 000 cas du nouveau variant ont été relevés en République démocratique du Congo, et 450 décès, depuis le début de l'année. Des cas ont également été identifiés au Kenya, en Ouganda, en République centrafricaine et au Burundi.
«Nous nous réunissons aujourd’hui en raison de l’émergence et de la propagation rapide de la variole. Il ne s’agit pas d’un simple défi supplémentaire ; c’est une crise qui exige notre action collective, un moment qui fait appel à l’essence même de notre humanité, à notre unité et à notre force», a déclaré le président de l’Africa CDC, Jean Kaseya, lors d’une conférence de presse le 13 août à Addis Abeba.
«Le Mpox a désormais traversé les frontières, touchant des milliers de personnes à travers notre continent», a-t-il alerté. «J’annonce, le cœur lourd mais avec un engagement indéfectible envers notre peuple, envers nos citoyens africains, que nous déclarons le Mpox comme une urgence de santé publique» continentale, a-t-il poursuivi, indiquant que ce n'était pas uniquement un problème africain et en appelant à la solidarité.
Des cas en Europe
Cette annonce du comité régional va notamment permettre de débloquer des fonds nécessaires pour lancer une campagne de vaccination à l'échelle continentale.
Ce 14 août, le comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé que l'épidémie consituait une urgence de santé publique.
«Le comité me donnera son avis sur la question de savoir si l'épidémie constitue une urgence de santé publique de portée internationale et, si oui, il me conseillera sur les recommandations temporaires à prendre», avait prévenu sur X (ex-Twitter) le 9 août le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Baptisée «Clade Ib», cette variole du singe serait plus mortelle et plus transmissible que les précédentes. Les symptômes font apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps, quand les précédentes souches étaient caractérisées par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales.
En Europe, près d'une centaine de cas de Mpox, non issus de cette nouvelle souche, ont également été enregistrés au cours du premier semestre 2024, rapportait le 6 août Ouest-France, citant les chiffres du Centre européen de contrôle des maladies (ECDC).
Les malades sont «quasi exclusivement des hommes jeunes, contaminés par voie sexuelle» et «des personnes infectées par la lignée du virus originaire d’Afrique de l’Ouest, qui avait causé l’épidémie précédente», en 2022, dont l'alerte a été levée en mai 2023, a précisé le quotidien régional.