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Paix en Ukraine : le «plan Orban» est sur le bureau de chaque premier ministre de l’UE

Le Premier ministre hongrois Orban a envoyé son plan de paix pour le conflit en Ukraine aux dirigeants de l'UE, a indiqué son conseiller Balazs Orban ce 15 juillet.

Le plan de paix du Premier ministre hongrois Viktor Orbán pour résoudre le conflit en Ukraine est «sur le bureau de chaque Premier ministre de l’UE», a déclaré son conseiller Balázs Orbán, dans une interview au journal Magyar Nemzet publié le 15 juillet. «Notre approche repose sur une évaluation réaliste de la situation, des objectifs réalistes et un calendrier approprié», a-t-il revendiqué.

« Nous sommes allés partout dans le but de déterminer quelles sont les chances pour la paix, s'il y en a », a rappelé Balazs Orban, qui souligne les efforts hongrois depuis le début du mois et que Budapest occupe la présidence tournante de l’UE.

Le chef du gouvernement hongrois a mené tambour battant en quelques jours une tournée internationale pour dessiner les contours d’une paix en Ukraine. Une attitude vivement critiquée du côté de Bruxelles. 

Après avoir demandé un cessez-le-feu dès le 2 juillet à Volodymyr Zelensky, Orban a rencontré le président russe Vladimir Poutine le 5 juillet à Moscou puis Xi Jinping à Pékin le 8 juillet. Il est ensuite parti pour les États-Unis et la Floride pour rencontrer l’ancien président et candidat à la Maison Blanche Donald Trump le 11 juillet.

«Les Européens et l’actuelle administration américaine votent pour la poursuite de la guerre », a dénoncé le conseiller. «Si l’Europe veut la paix et veut avoir son mot à dire dans le règlement de la guerre et la fin de l’effusion de sang, alors le changement de cap doit être élaboré et mis en œuvre dès maintenant».

Budapest détient «des informations fraîches»

«L’Ukraine et la Russie sont très déterminées dans la lutte, » fait valoir le responsable hongrois. «Notre pays est le seul à disposer d'informations fraîches et concrètes sur la façon de penser des principaux acteurs et médiateurs, pour manœuvrer entre différents intérêts», a fait valoir l’homme politique. Budapest utilisera sa présidence pour «créer les conditions de négociations de paix», a-t-il ajouté, dénonçant les attaques «perverses» visant les initiatives diplomatiques hongroises, émanant d’autres dirigeants européens.

Si Orban admet que les États-Unis détiennent un pouvoir considérable dans la suite des événements, il plaide pour une prise en mains du dossier par l'Europe: «Nous ne restons pas les bras croisés à attendre que les 26 autres États membres se mettent d’accord sur quelque chose et nous disent à nous, présidence de l’UE, ce qui doit être fait», a-t-il fustigé. 

Sur le front diplomatique aussi, les lignes bougent

Signe que les lignes bougent, Volodymyr Zelensky s'est dit ce 15 juillet favorable à une participation de la Russie à un prochain sommet pour la paix organisé par Kiev. Rien ne garantit toutefois que Moscou acceptera, la Russie ayant dénoncé à maintes reprises les revendications irréalistes de l'Ukraine.

Dans un discours de politique étrangère prononcé le 14 juin, le président russe avait indiqué que des négociations avec l’Ukraine pourraient être entamées dès lors que celle-ci retirerait ses troupes tant des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL) que des régions de Zaporojié et de Kherson, et accepterait en sus d’opter pour un «statut neutre – non aligné, non nucléaire», ainsi qu'une «démilitarisation», une «dénazification», et une levée des sanctions contre la Russie.